JUGEMENT EN APPEL DE DR. DIANÉ : ce qu’il faut savoir de cette 1ère comparution

JUSTICE. Nous vous l’annoncions dans la matinée de ce jeudi à travers un article. Le procès en appel de Mohamed Diané, a été effectivement ouvert ce jour devant la chambre d’appel de la CRIEF (Cour de Répression des Économiques et Financières)

Après l’ouverture de l’audience et la lecture de la décision rendue en premier ressort par la chambre de jugement de la même Cour, le président de l’audience a donné la parole aux avocats de la défense afin qu’ils disent les motivations de leur appel.

Pendant sa prise de parole, Me Almamy Samory Traoré, l’un des avocats du prévenu a fait remarquer que la décision qui a été prise en première instance ne les paraissait pas impartiale, car selon lui le juge d’instance n’a pas tenu compte de la déclaration des biens de leur client.

Mais pour l’avocat de la partie civile, il n’y a pas de raison que les trois infractions poursuivies par le prévenu soient discutées en appel.

À la barre, le prévenu a réitéré les déclarations qu’il avait faites devant la chambre de jugement.

« Ma présence ici ne relève pas seulement de ma défense personnelle, mais également d’une quête pour la justice, pour l’équité et le respect des droits fondamentaux qui doivent prévaloir dans toute société démocratique. Je réaffirme mon innocence face aux accusations portées contre moi, lesquelles ne reposent sur aucune preuve tangible, ni sur une base juridique solide. Les irrégularités flagrantes qui ont entaché cette procédure depuis l’enquête préliminaire jusqu’au verdict final sont indéniables. Elles soulèvent des questions graves quant à l’intégrité de ce processus judiciaire et au respect des principes fondamentaux du droit » a déclaré l’ancien ministre de la Défense de Alpha Condé.

« Il est inconcevable que je sois condamné pour un délit dont les éléments essentiels n’ont jamais été clairement établis. Aucun montant précis ne m’a été reproché à l’enquête préliminaire et devant les magistrats instructeurs. Sauf curieusement, le jour de la plaidoirie, les avocats de l’agent judiciaire de l’État ont déclaré un montant de 500 000 milliards détournés, sans aucune preuve documentaire présentée à l’audience. Aucun témoin clé n’a été entendu. Comment peut-on condamner une personne sans même savoir ce qu’elle est censée avoir détourné ? Comment elle l’a fait ? Et à quelle fin ces fonds auraient été utilisés ? », s’est interrogé le prévenu.

Poursuivant, l’ancien dignitaire a profité de l’occasion pour lancer des piques aux dirigeants actuels. « En matière de détournement de déni public, la charge de la preuve incombe au ministère public. C’est à lui de rapporter la preuve de l’infraction. C’est évident que ma condamnation repose sur les allégations vagues et non étayées, ce qui constitue une violation flagrante des principes fondamentaux du droit pénal. En ce qui concerne les accusations d’enrichissement, de blanchissement de capitaux et d’enrichissement illicites, plusieurs biens qui me sont attribués n’ont aucun lien avec moi. Et aucune preuve n’a été fournie pour étayer ces allégations. De plus, contrairement à ce qui sont aux affaires en ce moment, mes déclarations de patrimoine effectuées en toute transparence devant la Cour suprême en 2011 et devant la Cour constitutionnelle en 2016 ont été ignorées », affirme-t-il.

 Pour lui, cette omission délibérée de vérifier des faits aussi sensibles démontre un parti pris évident et une volonté de le condamner à tout prix, sans égard pour la vérité ou la justice.

« Monsieur le Président, Monsieur les juges, je vous demande de reconsidérer ce dossier avec impartialité et rigueur. Un procès équitable ne peut se fonder sur des allégations non étayées, des preuves absentes et des inégalités procédurales aussi graves. La justice doit être rendue de manière transparente et équitable, sans influence politique ni préjugée »

Pour rappel, Dr. Mohamed Diané est poursuivi par l’Etat guinéen pour des faits présumés de détournements de deniers publics, enrichissement illicite, et corruption. Il a été condamné à cinq (5) ans de prison ferme, assortis d’une amende de cinq milliards de francs guinéens.

 

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