La concession de l’Hôpital National Donka : un mauvais choix stratégique [Lamine Nabé]

Déclaration

La concession de L’Hôpital National Donka : un mauvais choix stratégique

En réalité, la concession de L’Hôpital National Donka par l’État Guinéen est une privatisation. Cette privatisation est faite sous le fallacieux prétexte d’améliorer la qualité des soins de santé pour les patients.

En vérité, dans le fond, cette privatisation est faite dans l’intérêt personnel, égoïste des gestionnaires; au détriment du peuple, des patients. Cette même privatisation a pour seul but de réaliser des profits scandaleux, exorbitants pour les gestionnaires.

La privatisation de L’Hôpital Donka obéit à la vision néolibérale, Capitaliste de la santé. Cette même vision néolibérale, Capitaliste considère L’Hôpital comme une entreprise à rentabiliser et les patients comme des clients. La vision néolibérale, Capitaliste de la santé, c’est la marchandisation de la santé pour le profit, l’argent, le marché, au détriment des patients.

Nous condamnons cette vision néolibérale, Capitaliste, cynique, inhumaine, de la santé et de l’homme. Nous pensons et croyons que la santé est un bien commun non marchandable. L’humain est au centre et au-dessus de tout. Tous les hommes doivent avoir accès à la santé sans aucune distinction et sans condition financière. La santé n’est pas une marchandise mais un droit humain universel.

La privatisation, la marchandisation de la santé tout comme celle de l’éducation est un échec partout dans le monde. Cet échec est patent, palpable, incontestable. Cette même privatisation ou marchandisation de la santé, de l’éducation est sous-tendue par la vision néolibérale, Capitaliste qui est la cause profonde de la crise de L’Hôpital, de l’abandon, de la maltraitance et de la mort des millions de personnes à travers le monde. La pandémie de coronavirus et d’autres endémies comme le paludisme, le Sida, le Diabète, des maladies cardiovasculaires en sont l’illustration parfaite.

Par exemple, en France, la crise de L’Hôpital, de la santé est caractérisée par la réduction du personnel soignant, la dégradation de leurs conditions de travail et de vie, par la détérioration de la qualité des soins de santé, par l’augmentation du coût de la santé pour les français, les patients et par des grèves de médecins et d’infirmiers. C`est-là une autre preuve irréfutable de l’échec de l’application de cette même vision néolibérale, Capitaliste de la santé.

La santé et l’éducation sont des biens communs universels qui doivent échapper aux lois du marché. Ces mêmes biens communs universels relèvent des droits de l’homme et de la mission du service public. Ici, il faut rendre hommage au syndicat des médecins, du personnel soignant de L’Hôpital Donka qui a protesté contre la concession, la privatisation de L’Hôpital du même nom par l’État Guinéen au profit des gestionnaires privés Nous soutenons et encourageons la lutte patriotique du syndicat de L’Hôpital National Donka pour garder entièrement son statut de service public dans l’intérêt des patients et de notre peuple.

Nous condamnons et désapprouvons la décision des autorités actuelles pour la concession de l’hôpital National Donka, un patrimoine national. Par conséquent, nous demandons au CNRD (Comité National de Rassemblement pour le Développement) de revenir sur sa décision. L’hôpital National Donka doit être géré entièrement par l’État. En effet, la Guinée a suffisamment de ressources humaines pour donner des soins de qualité aux Guinéens, aux patients. Aussi, avons-nous d’énormes ressources financières et matérielles pour construire, équiper des hôpitaux et pour continuer à former des médecins, du personnel soignant de toutes les spécialités.

La privatisation de l’hôpital National Donka a pour conséquence d’augmenter le coût des soins de santé pour les Guinéens, les patients et d’empêcher l’État de réaliser sa mission de service public.

La privatisation de la santé, c’est la marchandisation, la déshumanisation de l’homme, de la société. Ce qu’il faut rejeter, condamner et combattre. Nous devons revenir à l’humain, au social, à l`égalité, à la solidarité, à la fraternité pour l’humanisation du monde, pour la justice sociale et pour le bien commun.

L’État guinéen doit renforcer, consolider sa mission de service public pour apporter des solutions adéquates aux légitimes besoins et aspirations du peuple, du pays dans des domaines aussi fondamentaux comme la santé, l’éducation, l’eau, l’électricité, le logement, l’emploi, les infrastructures et la sécurité etc.

Aujourd’hui, l’intervention de l’État est une nécessité, une exigence dans le secteur social et économique au moment où la demande d’un retour à l’État-Social est de plus en plus forte chez les peuples. Il est temps que l’État reprenne entièrement son rôle dans l’économie et la protection sociale.

L’État doit être au service des peuples et non au service des entreprises capitalistes et des intérêts privés. C’est une des leçons que la pandémie de COVID 19 nous a enseignées. L’intervention de l’État est plus que jamais nécessaire.

En résumé, l’échec de la privatisation de la santé est révélateur de la crise, de l’échec du capitalisme, du libéralisme, du néolibéralisme avec ses conséquences catastrophiques de la pauvreté, de la misère, du chômage endémique des jeunes, de l’immigration clandestine, du désespoir social, du suicide, du terrorisme, de la guerre, d’inégalités sociales, de la dégradation de l’environnement, du réchauffement climatique provoqués par la cupidité, l’avidité,  l’égoïsme, par la recherche effrénée du profit, de la croissance au profit de quelques-uns. Et ce, contre l’immense majorité de l’humanité.

Nous devons changer de paradigme, de modèle pour revenir à un paradigme fondé sur la solidarité, la fraternité, la justice sociale, sur l`égalité, le partage, le respect de l’humain et de la nature pour un Monde Nouveau.

Prêt pour la Révolution.

Lamine NABE, Secrétaire politique du PRPAG (Parti de la Révolution Populaire Africaine de Guinée)

Conakry, 12 Juin 2024

 

 

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