[La RIM au rythme de la CAMPAGNE] Ibrahima Mifo Sow dévoile ses ambitions

Farafinainfo.com – [La RIM au rythme de la CAMPAGNE électorale] – Ibrahima Mifo Sow est un nom connu et adulé par ses compatriotes mauritaniens pour son combat pour la défense des Droits et des Libertés en République Islamique de Mauritanie, mais surtout redouté par les précédents régimes. Et ce vice-président des Forces Progressistes du Changement (FPC, ex Flam), qui a bien voulu se prêter à nos questions, dévoile ses ambitions pour sa Mauritanie natale. Entretien …

 Qui êtes-vous réellement, Ibrahima Mifo Sow ?

Ibrahima Mifo SOW : Je suis un Mauritanien qui rêvait, quand il était jeune cadre, de construire sa vie dans son pays, au milieu des siens, en participant comme tout bon citoyen à son développement et à son émancipation. Ce rêve fut contrarié parce que je me suis mêlé d’exprimer mes opinions, de concert avec beaucoup d’autres compagnons d’infortune, sur la manière biaisée dont était gérée l’unité des composantes nationales de notre pays. Depuis je porte, en peine, la frustration de la symphonie brouillée d’un plan de vie et mes plus de 35 années d’exil. Je n’ai cependant pas renoncé à mon pays. Bien au contraire, l’engagement militant contre le système monstrueusement négrophobe ne s’en est retrouvé que revigoré et l’espoir de sa déchéance, en moi, renforcé.

D’où est venue l’idée de se porter candidat à la députation de la diaspora mauritanienne de l’Amérique du Nord ?

J’ai été coopté par une large coalition politique et de la société civile. Ceux et celles qui ont été à l’initiative de ce choix ont eu l’indulgente sympathie de valoriser en ma modeste personne la constance dans l’engagement militant et, certainement aussi et surtout le commerce apaisé que nous entretenons avec de larges franges de notre vaste communauté. Notre priorité a été et demeurera l’édification d’une solide union de notre diaspora, dans sa diversité et avec ses préoccupations et aspirations, pour rendre plus efficient le combat que nous portons tous en sacerdoce.

Parlez-nous sommairement de votre programme électoral ? Et comment allez-vous le mettre en œuvre, si vous êtes élu, c’est tout le mal que nous vous souhaitons ?

Nous nous proposons de représenter les intérêts particuliers des membres de la diaspora nord-américaine, notre circonscription électorale, tout en étant leur porte-voix dans le débat pour la recherche des solutions aux questions politiques, sociales et de développement de notre pays, la Mauritanie. On se fixe ainsi comme objectifs de faire régler les problèmes liés à la réinsertion des émigrés qui retourneraient au pays, à la pleine jouissance de leurs droits de retraités indifféremment dans les pays d’accueil et d’origine, au rapprochement plus efficace de notre administration consulaire des lieux de résidence de nos compatriotes pour la prise en charge de leurs préoccupations (en priorité, celles relatives à l’état civil quand on sait qu’un nombre considérable des membres de notre diaspora restent privés de leurs papiers mauritaniens). D’autres points figurent aussi en bonne place parmi nos priorités comme la promotion de l’amitié, de la fraternité et de la solidarité au sein des Mauritaniens vivant en Amérique du Nord, le développement de relations de collaboration et de travail entre les acteurs du secteur privé mauritaniens et nord-américains, tout comme on va faciliter les échanges d’expérience entre les parlementaires nord-américains et leurs collègues mauritaniens. Notre diaspora joue un rôle important dans le développement de notre pays, de ce fait, l’Etat mauritanien doit le lui reconnaitre en lui consacrant un statut particulier. Mais les questions et enjeux nationaux nous interpellent aussi en tant que citoyens dont la vie, pour la plupart, a été marquée par les problèmes internes. Nous leur consacrerons, donc, toute l’énergie que demande leur résolution. Concernant le second aspect de votre question, je veux faire remarquer que le pouvoir de mise en œuvre revient essentiellement à l’Exécutif. Nous userons, cependant, pleinement des prérogatives dévolues au parlementaire que nous espérons devenir et de notre capacité de persuasion pour faire exécuter les points inscrits à ce programme. En tout état de cause, nous avons pris l’engagement de nous dévouer à la défense des intérêts de notre diaspora et ne ménagerons aucun effort pour nous mettre à leur service. D’ailleurs, sans attendre, nous avons commencé à travailler sur certains aspects de notre programme comme l’unité et le rapprochement entre les composantes de notre diaspora. Cette dernière est riche de sa diversité, de son dynamisme et des talents dont regorgent ses membres. Mais parce que d’établissement relativement récent en Amérique du Nord, elle a besoin d’assistance pour se frayer un chemin vers la pleine jouissance des opportunités qu’offrent nos pays d’accueil. Nous sommes disposés à y aider.

Si vous êtes élu, que ferez-vous de mieux que n’auraient pas fait les députés de l’Assemblée nationale sortante ?

Nous sommes assurés, au moins, de faire mieux que l’actuel député de la diaspora qui n’a même pas jugé utile de se faire connaitre de nous, à plus forte raison que de se soucier de nos problèmes d’émigrés ! Nous comptons faire différemment en nous servant de nos relations personnelles, de notre longue expérience politique et dans l’immigration, mais aussi et surtout de notre détermination à créer des conditions de change.

Propos recueillis par Camara Mamady