L’ancien Chef de la junte à la barre : Passe d’armes des avocats de Dadis & Toumba

Farafinainfo.com – Actualités Sociopolitiques – Le Capitaine Moussa Dadis Camara, ancien Chef de la junte, CNDD (Conseil Militaire pour la Démocratie et le Développement), continue de répondre aux questions des avocats de la défense après ceux de la partie civile. Me Pépé Antoine Lamah, avocat du Capitaine Moussa Dadis Camara et Me Lancinè Sylla, avocat du Commandant Toumba Diakité ont répondu aux questions de la presse. Une véritable première passe d’armes ce mardi 10 janvier.

«… on se pose réellement, si nous sommes dans un Palais de Justice ou au siège d’un parti politique»

Me Pépé Antoine Lamah, avocat du Capitaine Moussa Camara : «Ecoutez, on a pratiquement passé la journée ici pour rien ! Puisse que des questions, qui ont été posées tant du côté de la partie civile qu’une partie de la défense, manquaient de pertinence. Et le dernier, intervenant dans ses questionnaires, se comportait comme un militant, qui témoignait quand même de ses activités à l’époque des faits. Je me suis à un moment donné poser la question, si c’est l’avocat qui pose la question ou si c’est le militant. Toujours est-il qu’à date aucune question compromettant le Président Moussa Dadis n’a été encore posée. Aucun élément de preuve – indiquant ou justifiant sa participation, aux faits qui lui sont reprochés – n’a pas été rapporté à la barre de ce tribunal. On est à tourner en rond.  On refuse d’aller à l’essentiel. On se préoccupe des questions qui n’ont rien à avoir avec les faits poursuivis. Finalement, on se pose réellement, si nous sommes dans un Palais de Justice ou au siège d’un parti politique. Ou dans un débat politique où il est question n’est-ce pas d’évaluer la gestion politique d’un homme ! On n’est pas là pour une réévaluation politique du Président Moussa Dadis».  

«Il était sous le feu des questions. Et nos confrères l’avaient bombardé, il ne s’en remettait pas»

Me Lancinè Sylla, avocat du Commandant Toumba : «C’était la journée la plus pénible du Président Moussa Dadis Camara. Il a souffert ! A un moment donné, il failli craquer,  sa défense a été obligée à la rescousse ! Vous avez constaté ça ! Et l’affaire a été renvoyée, ce n’était pas aux heures habituelles. Il était sous le feu des questions. Et nos confrères l’avait bombardé, il ne s’en remettait pas, il avait perdu toute sa sérénité. Il s’agissait de ça. Et, d’ailleurs comme déclaration majeure, ce soir, vous avez vu en réponse à l’une des questions posées par Me Lancei Doumbouya alors mon Capitaine qu’il n’y a pas d’acte de création du régiment. Ça veut dire que le régiment n’existe que l’imaginaire. Si le régiment n’existe pas comment peut-il dire que Toumba serait le commandant d’un régiment qui n’existe pas ? Un avocat ne peut se substituer au client, on est en matière pénale, l’avocat ne fait qu’assister voilà. Son client a été clair, et à plusieurs reprises en réponse qu’il n’existe pas d’acte de création. Si cet acte existe que Monsieur Camara puisse nous le produire».

Hadja Saran Camara