Le 26 juin : Journée Internationale de soutien aux victimes de la torture

La pratique de la torture ayant pour finalité la deshumanisation de l’homme ne fait pas parti des traditions africaines. Elle est une pratique apparue avec la création des Etats modernes. On note certes de nombreuses formes de pratiques attentatoires à la dignité de la femme au sein de nos sociétés traditionnelles mais sans intention de nuire.

Faire perdre à l’homme son humanité, son estime de soi, sa fierté, l’humilier en un mot le dépouiller de sa personnalité et de sa dignité en le détruisant psychologiquement sont les objectifs de la pratique de la torture. C’est dire que le fait d’ordonner une torture dépouille de sa dignité aussi bien le commodataire que l’exécutant.

On ne saurait traiter de cette question sans la relier aux stratégies violentes de conquête et de conservation du pouvoir politique en Afrique. Le tout permis sur un humain considéré comme un adversaire politique ou bien comme un contestataire de l’ordre établi entraîne des blessures psychologiques.

« Protéger l’espace civique pour garantir la réparation et la justice pour les victimes de la torture » est une intention noble. Toute la question est de savoir si de telles blessures sont réparables. On ne peut pas quantifier une souffrance vécue.

En effet, celui qui torture ne cherche à tuer. Il cherche à faire souffrir pour obtenir une information ou bien un aveu. Celui qui a l’intention de donner la mort ne passe pas par quatre chemins.

La pratique de la torture qui est le degré le plus élevé du déni de l’humain trouve ses fondements dans les instincts les plus bas de l’homme. C’est la raison pour laquelle tout tortionnaire se doit a priori d’ôter sa victime de son statut humain.

Reconnaître que l’on s’est livré à la torture n’est pas une chose aisée à car elle est symptôme révélateur de profondes failles de la personnalité.

Le mépris culturel dont sont victimes les esclaves et qui se traduit par une absence de considération sociale est non seulement une offense mais génère une souffrance qui doit être élevée au rang de torture. Une forte volonté politique est la condition sine qua nun nécessaire pour éradiquer la pratique de la torture de la lutte contre la torture qui est majoritairement le fait des institutions sécuritaires de l’Etat parmi lesquelles les lieux de détention et de privation de la liberté.

Amener les animateurs de ces instances sécuritaires à percevoir le sujet ayant commis une infraction un crime ou une contestation politique comme un être humain suppose une formation spécifique sur es droits humains.

« Neddo fof Ina foti fasneede »

Par Abdoulaye Doro Sow, Enseignant- Chercheur