Le Sénégal, une grande démocratie

«Les grands moments de l’histoire d’un peuple sont toujours marqués par de grands événements. De grands événements qui ébranlent les incrédules, déstabilisent les citoyens faiblement ancrés dans l’idée de nation et de concitoyenneté, poussent ceux qui n’ont qu’une faible lecture de l’idée de démocratie qui est mouvement et celle de nation qui est éternité à se vêtir hâtivement de l’illusion d’une victoire et croire, désormais, que c’est la fin du monde et que le monde qui arrive est le leur », dixit feu doyen Bara Diouf. Cet extrait d’une contribution, publiée dans le quotidien Le Soleil du mercredi 08 avril 2009, aux lendemains des élections locales, était un regard très objectif sur la démocratie Sénégalaise.

Les élections locales du 23 janvier 2022, après celles du 04 juillet 2014, confirment les propos du fondateur de l’Agence de Presse Sénégalaise (APS). Le doyen Bara disait en ces mots : « Ceux qui, en ce 22 mars 2009, ont été ébranlés par leurs défaites à Dakar, à Saint-Louis, à Thiès, à Diourbel et à Kaolack ont le devoir de relire l’histoire et de s’en inspirer ».

En m’inspirant des sages et clairvoyants propos du Doyen, je dirais que ceux qui ont gagné les département Dakar, Guédiawaye, Rufisque, Keur Massar, Ziguinchor, Bignona, Oussouye, Diourbel et Mbacké ont le devoir de relire l’histoire afin d’éviter de faux pas et un faux départ. Vous avez joué une partie et vous l’avez gagnée, en ce sens que se partager neuf (09) départements sur quarante-six (46) face à un pouvoir en place depuis dix ans, est déjà une victoire. Toutefois, elle n’est pas la fin de l’histoire. D’après Bara Diouf, « elle est la confirmation de la solidarité des fibres morales qui fondent un grand peuple, des pratiques et vertus politiques qui articulent la marche d’un grand pays ; elle est surtout la religion autour de laquelle s’articule et vibre, pour l’éternité, une grande nation ».

A mes frères de YAW, si vous avez gagné ces différentes localités, c’est grâce à la démocratie de ce grand pays qui s’appelle le Sénégal. Cette même démocratie qui a vu BBY perdre les 18 communes de Dakar à l’exception de Yoff en 2014 et gagner 4 sur les 19 à savoir Dakar Plateau, Grand Dakar, Cambérène et Gorée en 2022.

A mon frère Nioxor TINE, pour qui « la coalition présidentielle fait dans le déni, en se proclamant victorieuse des élections locales du 23 janvier 2022 », à travers sa contribution « Logique arithmétique et équation politique », parue dans Le Quotidien N°5679 du vendredi 28 janvier 2022, je vous j’exhorte juste de changer de titre, en vous proposant « Logique partisane et équation politique ».

Monsieur Tine, pour votre information, le Sénégal compte 555 communes et la mouvance présidentielle a remporté plus de 500. Sur les 46 départements, l’opposition que vous représentez, n’a gagné que 09. Si c’est dans une « logique arithmétique », la victoire de la mouvance présidentielle est sans équivoque, mais si c’est dans une « logique partisane », on peut interpréter à sa guise, comme c’est le cas dans votre contribution.

Au finish, je dirais que dans cette épreuve du 23 janvier, le seul vainqueur, c’est la Démocratie sénégalaise.

Talibouya Aïdara, Communicant & Journaliste