Le sourire large d’un homme imposé sur la couverture d’un dépositaire de mémoire. Le tout sponsorisé par Harmattan Guinée.
C’est le cadeau d’un certain Yamoussa Sidibé à l’une des plus belles voix de l’histoire de la musique guinéenne, africaine plutôt. Aboubacar Demba Camara, alias Tentemba.
Mais que savait vraiment Yamoussa SIDIBÉ, l’auteur lui-même, sur la vie de l’homme qu’il décrit aussi éloquemment dans ce bouquin de 134 pages ?
Quand Demba mourut tragiquement le 5 avril 1973 dans les rues de Dakar, l’auteur de ce livre n’avait que 6 ans. Conformément à l’année 1965, date de sa naissance.
C’est une plume larmoyante perdue entre l’amour et la curiosité qui a ressuscité le chanteur qui rêvait d’une carrière à la James Brow.
Pour conter la vie de Demba, l’auteur a tiré dans la sagesse des témoins oculaires, des gens qui ont côtoyé la voix leader du Bembeya Jazz national : Jeans Baptiste Williams, Feu Papa Sangaré, Justin Morel Junior, Alpha Kabinet DIAKITÉ (Fracasse)… Ouais ! Qui cherche trouve.
Du géant projet musical « Regard sur le passé » initié par le Président Ahmed Sékou Touré lui-même, en passant par les tubes comme « Whisky sodia » jusqu’à « Camara mousso »… les musiques de Demba ont défié l’usure du temps et continuent encore à vrombir le cœur des mélomanes.
Il était pourtant un bègue, mais ce handicap vocal ne se manifestait jamais au studio !
L’homme qui s’était attribué le surnom JB (James Brow) avait-il vendu son âme pour du succès ? L’auteur de Mamiwata avait-il pactisé avec le diable ?
Le titre « Balakè » est tout de même révélateur pour ceux qui comprennent le Malinké.
« Balla ka kouloun nin gbè ta…
Balla wara bagnè ninkan…
Bala benda bidiningbè di…
I lé bidiningbè kountè diya gnèla…
I lé bidingbè kouma fö nyé togna la …
N’ya kèladi eh Allah… »
Cette chanson qui dessine une histoire d’amour dramatique renferme aussi le mythe que la vie de son auteur.
Par négligence, Demba a manqué de faire un sacrifice. Bien sûr, il en paiera le prix.
Il n’avait que 29 ans quand il promettait le meilleur concert pour le public sénégalais. Ah ! C’est mal connaître le plan divin.
JB avait bien foulé le sol du pays de la Tetanga mais le bus qui l’a pris à l’Aéroport n’arrivera jamais à l’hôtel d’accueil. Il sera le seul mort dans un heurt de voiture.
Demba ne verra jamais le public dakarois qui lui réservait pourtant un accueil à la hauteur de son talent.
Demba n’a pas raté que le concert, il ne soufflera pas aussi sa trentième bougie d’anniversaire.
REPOSE EN PAIX !
Par Ousmane Bangoura