MESSAGE. Chers compatriotes, Peuple de Guinée,
Il est habituel que les différents acteurs de la vie publique (État et Acteurs sociopolitiques) adressent les vœux de Nouvel An. Plus qu’une tradition, c’est un moment privilégié de faire des constats et exprimer ce que l’on pense utile pour le pays pour qu’il se hisse dans le concert des nations vertueuses.
« La sécurité et les élections démocratiques sont les deux objectifs qui ont tendance à être opposés. «
Pourquoi l’espoir d’une vie meilleure non entachée de conflits d’intérêts a-t-il été soixante-six ans durant impossible à atteindre ? Loin de croire que la pensée unique serait la solution, il est temps de poser les fondamentaux qui opposent les Guinéens avec des haines et ses corollaires de goulots à la prospérité générale.
Aujourd’hui, l’équation est simple : un régime militaire évoquant la sécurité d’État contre l’entichement pour l’élection démocratique c’est-à-dire le retour à l’ordre constitutionnel dont l’échéance devrait être à quelques heures d’un pouvoir civil démocratiquement élu conformément aux dispositions de la charte de la transition.
La sécurité et les élections démocratiques sont les deux objectifs qui ont tendance à être opposés. Dans cette confrontation, il n’y aura pas de vainqueur, car l’objectif de bonheur ne sera que sapé. Autant le tout sécuritaire sans discernement sonnera le glas de la démocratie, autant la mobilisation non contrôlée pour cette démocratie sonnera le glas de la sécurité nationale. Ceux qui pensent que l’État martial serait la solution ont tort de privilégier cette voie sans discernement. Les autres voulant en découdre avec des mobilisations militantes sous fond d’agitation ont tout aussi tort. Dans un cas comme dans l’autre, l’espoir d’une gestion saine de la cité ne serait qu’illusion. C’est pourquoi j’en appelle à l’honnêteté de tous les Guinéens pour savoir que la victoire radicale d’un camp contre l’autre ne serait que nuisible à des perspectives de prospérité. Pour qu’il y ait prospérité, les courants de pensée doivent aller les uns vers les autres pour un dénouement pacifique. Oui à la sécurité et oui à des élections démocratiques dans la sérénité où les programmes seront confrontés pour le choix du meilleur dans l’esprit qui a caractérisé l’entame de la transition c’est-à-dire l’arbitre non compétiteur.
« Il est temps que l’État mesure le retard et rassure en convoquant un dialogue franc avec les composantes de la société. »
Des questions essentielles se posent aux Guinéens. Comment amoindrir les charges quotidiennes du coût de la vie avec une insuffisance d’eau potable, d’énergie…, en un mot, l’essentiel vital ? Comment sortir des habitudes de détournement de deniers publics auxquels plusieurs générations de commis de l’État se sont rendues coupables sans prendre le temps d’en mesurer l’impact sur le pays tout entier et sur les générations futures ? Ceux qui sont intègres sont perçus avec méfiance, voire mépris. C’est pourquoi je me réjouis des efforts de la CRIEF qui multiplie les interpellations pour cause de présomption de détournement. Il est temps que l’État mesure le retard et rassure en convoquant un dialogue franc avec les composantes de la société.
Chers concitoyens,
Mes vœux de bonne et heureuse année 2025 se veulent engagés dans le sursaut qu’ils souhaitent générer chez certains pour réaliser que le bonheur est soit global ou nul. La durée de notre indépendance a atteint celle de la colonisation. Notre indépendance était sensée nous accéder à la prospérité, au développement et au bonheur. Au-delà des débats qui se continuent, que chaque Guinéenne et chaque Guinéen se fassent la prise de conscience pour élaguer nos habitudes des pratiques vicieuses pour faire germer la vertu du bon diagnostic, du bon comportement pour une meilleure chance pour les Guinéens d’aujourd’hui et ceux de demain.
Militantes, Militants et Sympathisants du PE.D.N,
Ensemble, nous avons résolument décidé d’agir en faveur d’une transition apaisée pour la réussite du processus de retour à l’ordre constitutionnel. Malgré les incertitudes et questionnements face aux évidences, nous avons également décidé d’attendre l’échéance pour tout réexamen de la situation afin d’en tirer toutes les conséquences qui s’imposent. Le troisième Congrès de notre grand Parti, en cours depuis près de deux semaines pour se clore le 18 janvier 2025, réserve une discussion pour l’appréciation souveraine du contexte actuel et la prise de décisions à la hauteur des enjeux.
« Enfin, l’année 2024 a également été une année d’épreuves où nous avons perdu des êtres »
J’invite les fédérations à approfondir les consultations avec la base pour examiner notre conduite politique en vue de rester cohérent par rapport aux valeurs du centrisme idéologique que nous épousons, mais aussi à la volonté des militants du PE.D.N. Je suis d’ores et déjà rassuré de la mobilisation dont vous avez fait preuve lors des phases du Congrès au niveau fédéral. J’encourage vivement les missions en cours à capitaliser les bonnes pratiques de celles bouclées afin de construire, de manière graduelle, notre architecture institutionnelle de légitimité démocratique.
Chers compagnons,
Je suis conscient des défis du moment et des contraintes qui pèsent sur vous au quotidien. Puis-je vous rassurer que nous tenons le bon bout et jamais notre conviction n’a été aussi profonde quant à la nécessité du maintien de l’élan de conquête démocratique du pouvoir et aux perspectives heureuses qui s’y attachent. Je vous félicite pour votre résilience qui constitue le bouclier du Parti et de votre capacité à voir au-delà de l’éphémère, afin de compter à terme, parmi ceux qui auront la responsabilité patriotique de remettre la Guinée sur le chantier du véritable processus de développement sans ivresse et sous le sceau d’une honorable notoriété à l’international.
Enfin, l’année 2024 a également été une année d’épreuves où nous avons perdu des êtres chers. Veuille Allah leur accorder un repos paisible et qu’Il apaise nos douleurs. Aux malades alités, je formule les souhaits de bonne guérison. Dans la solidarité agissante qui nous caractérise, pensons également aux compatriotes en difficulté à l’extérieur, dont le dernier cas inquiétant est celui du Mozambique.
Bonne et heureuse année 2025 au Peuple de Guinée !
Lundi, le 30 décembre 2024
Par Lansana Kouyaté, président PE.D.N (Parti de l’Espoir pour le Développement National)