Lettre d’Algérie: Baisse des cas de Covid, hausse des prix de produits alimentaires

Par Chahredine Berriah

En Algérie, il nous arrive d’être heureux, mais notre bonheur est toujours de courte durée. Ce n’est pas un problème, nous avons  cette magie  de pouvoir vivre par intermittence.

Hier, nous avons enregistré 222 cas de Covid-19, le chiffre le plus bas du monde, peut-être, même si personne ne sait sur quelle base le ministère de la santé calcule ses statistiques quotidiennes. En ce sens que, bien qu’en confinement, nous ne respectons aucune consigne, ni distanciation sociale, ni port de bavette…

Le ministère du commerce, même s’il ne communique jamais de chiffres, en revanche, il passe son temps à rassurer les citoyens sur la stabilité des prix des matières de première nécessité. Pourtant, le pouvoir d’achat a bien dégringolé.

« Le prix des pâtes a augmenté de 40%. Les prix des viandes, rouges notamment, ont flambé de 2,5 à 7%. Les prix des dérivés du lait ont augmenté de 10 à 15%, y compris ceux du lait pour enfant», Allant plus loin, il évoque les produits électroménagers et informatiques, dont les prix ont grimpé de 20 à 40%. Les prix du sucre et de l’huile destinés à la transformation industrielle ont aussi été concernés par cette envolée. Il en est de même pour les produits d’emballage, qui ont une courbe ascendante des prix allant de 5 à 7% », déclare le Dr Zebdi, président de l’Organisation de protection du consommateur et de son environnement (Apoce).

Pour cette année 2021, le président qu’on n’entend pas (il est retourné en Allemagne pour terminer ses soins) mais qui nous parle via des messages défilant au bas des écrans de ses chaînes télés, nous promet le vaccin anti-covid qu’on partagera avec notre soeur la Tunisie, pour fin janvier.

On est solidaires sur tout et avec tous, normal, on est n’est pas trop atteint par cette pandémie, il faut croire en notre ministère de la santé.

Cependant, je me fais un peu de souci: le directeur général  de la caisse nationale de retraite nous informe qu’il n’a plus d’argent pour payer les retraités. Pourtant, je cootise depuis 34 ans. J’ai peur, car je pars à la retraite dans six mois. Je ne mourrais pas de Covid, peut-être, mais de misère, à coup sûr. La crainte, c’est d’être enregistré à l’état civil comme “mort naturelle”.

On n’en sortira jamais avec ces chiffres…

C.B