Lettre d’Algérie : Ce retour qui s’éternise…

Par Chahredine Berriah

On l’attendait, hier, le président désigné Abdelmadjid Tebboune.

Parti se soigner dans un hôpital allemand, le 29 octobre dernier, le chef de l’Etat, qui n’aura gouverné que 9 mois depuis son investiture, le 12 décembre dernier, fortement contestée par le mouvement populaire, risque de prolonger son séjour sur les rives du lac Constance.

En attendant, la Présidence continue d’ « abreuver » le peuple d’informations illogiques, mensongères. « Il répond très bien au traitement », « son état de santé s’améliore » « Il est en convalescence » « Il rentrera dimanche »…

Aucune image de lui, encore moins une parole. Mais, le peuple, qui l’a presque oublié, reçoit des messages de celui qu’il n’a pas voté dans sa majorité.

Dans ce magma de contradictions et de mensonges, des ministres se permettent d’insulter « ceux qui ne sont pas contents n’ont qu’à quitter le pays » et des walis (préfets) de parler un mauvais français, alors qu’ils sont tenus de s’exprimer  en arabe, la langue nationale, comme l’édictent, pourtant, leurs lois. « Je viendrire » a juré un commis de l’Etat  en face d’un élu local. Les bévues de nos « dirigeants » n’ont jamais été autant nombreuses et dégradantes que pendant ce mini chemin de Tebboune.

Il y a moins d’une semaine, Emmanuel Macron a qualifié ce dernier « d’homme courageux » et « souhaite que la transition réussisse ». Un message que les Algériens n’ont pas apprécié, en ce sens qu’ils n’ont perçu aucun courage chez celui qui leur a été imposé, en plus du fait que, tout avis politique de la France, surtout en cette période tumultueuse, est considéré comme suspect.

Au fait, pour être correct et honnête, ceux qui nous gouvernent, malgré nous, n’ont jamais précisé quel dimanche le président mal-aimé rentrerait au pays. Et dans quel état de santé il le ferait. Même si nous avons un pressentiment :  qu’il rentre dimanche ou lundi, ou même un vendredi, jour de repos, il n’est pas sûr qu’il récupère les rênes du pouvoir…

Ainsi va mon pays : on vit dans le stress, le scepticisme et l’inquiétude !

C.B