Lettre d’Algérie: La Constitution confiée aux voleurs

Par Chahredine Berriah

« Djamel Ould Abbès  (ancien ministre et ancien secrétaire du parti au pouvoir, le front de libération nationale) m’a remis un plan de financement de la campagne électorale des législatives 2017) et le prix d’une tête de liste était de 7 milliards centimes (350 000 euros)… » a révélé, vendredi dernier, lors de son procès, l’ancien député Baha Eddine Tliba.

Ces révélations fracassantes devaient aussitôt incité le président de la République à dissoudre l’Assemblée populaire nationale (le Parlement) de la honte, comme la surnomme la population.

Etrangement, moins d’une semaine après l’aveu du député Tliba, M. Tebboune confie, pour débat ou étude, le projet de la nouvelle constitution dont le référendum aura lieu le 1er novembre prochain…  aux députés  de ce parlement de corrompus.

Aussi kafkaïen que le chef de l’Etat, il n’y a pas. Un chef d’Etat,  qui disait rompre avec l’ère du président déchu Bouteflika, confie le sort du peuple aux mafieux de ce dernier.

C’est à ne rien comprendre, même si –il ne faut pas l’oublier- Tebboune fait partie du régime pour avoir été plusieurs fois ministre et 1er ministre  sous le règne de son prédécesseur « renversé par le mouvement contestataire, aidé par l’armée sous les ordres du feu général Ahmed Gaïd Salah.

Choisir le 1er novembre, symbole du déclenchement de la guerre de libération en 1954, pour la tenue du référendum, fortement contesté par la majorité des Algériens, c’est déjà souiller l’histoire avec un « scrutin » où la fraude sera le seul héros.

C.B