Lettre d’Algérie: « Le journalisme n’est pas un crime !»

Par Chahredine Berriah

Le journaliste, correspondant du quotidien Liberté à Tamanrasset (sud algérien) a été mis sous mandat de dépôt, hier lundi, pour un article publié  la veille (dimanche).

Dans  un communiqué, Liberté, étonné, explique les tenants et les aboutissants de cette énième affaire « Convoqué dimanche par la police, puis placé en garde à vue, le journaliste a été présenté hier matin devant le procureur de la République qui a transféré le dossier au juge d’instruction. Ce dernier a décidé, à notre grand étonnement, de placer le journaliste en détention provisoire”.

Rien que cela et le ridicule ne tue plus. “L’article en question n’est autre que le compte-rendu d’une manifestation publique organisée par des citoyens de la région qui contestent le nouveau découpage territorial. Officiellement, il est reproché à notre journaliste la « création d’un compte électronique consacré à la diffusion d’informations susceptibles de provoquer la ségrégation et la haine dans la société » la « diffusion volontaire de fausses informations susceptibles d’attenter à l’ordre public » et « l’usage de divers moyens pour porter atteinte à la sûreté et l’unité nationale ».

Des griefs qui risquent d’envoyer notre collègue à la potence, au vu  des peines de prison que la justice injuste de “l’Algérie nouvelle” prononcées  pour ces “délits”

Mais, “ ce ne sont là que des accusations fallacieuses qui cachent mal une volonté de faire taire le journaliste et l’empêcher d’accomplir en toute objectivité son travail, comme l’attestent ses nombreuses convocations, ces derniers mois par les services de sécurité. Connu pour son professionnalisme et son sérieux, Rabah Karèche a de tout temps fait de l’éthique et de la déontologie son sacerdoce….”  comme le précise la Rédaction du journal.

Au rythme où vont les choses, tous les journalistes algériens, hormis les lécheurs de bottes, ont cette épée de Damoclès sur la tête: chaque mot publié pourrait valoir une peine de prison.

Ripostant à cet abus du pouvoir, les médias, les gens de la presse et le peuple libre, crient “Le journalisme n’est pas un crime!”

C.B