Lettre d’Algérie : Le retour… des vents

Par Chahredine Berriah

On attendait le président dont le séjour en Allemagne s’éternise, on a eu les vents, la neige et les pluies. Et ce n’est pas pour nous déplaire.

Voilé près de deux mois que Abdelmadjid Tebboune est en « congé forcé », laissant un pays livré aux rumeurs, aux supputations et à l’incertitude.

Dans cette situation confuse, ceux qui gèrent l’Algérie, en son absence, la présidence sans président, le premier ministère, le ministère de la communication…s’illustrent par  leurs contradictions. Tantôt le chef de l’Etat est en convalescence, tantôt il retournera très bientôt, tantôt il a décide ceci, cela… de son lit d’hôpital … Autant en emporte le vent !

Las d’être honteusement abreuvé de mensonges, le peuple réclame la vérité.

Le président de la république doit signer la loi de finances 2021 avant le 31 décembre prochain. Reviendra-t-il à Alger pour le faire ? En aura-t-il la capacité ? Le fera-t-il à distance ou à l’hôpital ? Le fera-t-on à sa place ?

Toutes ces hypothèses sont plausibles, mais jusqu’à quand continuera-t-on à gérer un pays par correspondance, dans l’opacité et l’arnaque ?

Dans cinq jours (le 12 décembre), Tebboune aura « régné » une année (moins son arrêt maladie), depuis sa désignation sous forme d’une élection de façade truquée.

Les décideurs dont tout le monde parle, mais que personne ne connaît (l’Etat profond ? La mafia politico-militaro-financière ?) avaient délogé un chef d’Etat (Bouteflika) impotent pendant près de sept ans… pour nous ramener un autre vieillard et invalide.

Et ceux qui s’en offusquent, les journalistes, les militants des droits de l’homme… ils sont voués aux gémonies. Sept sites électroniques ont été fermés pour s’être seulement posé la question suivante : où est le président de la république ? D’autres journaux, à l’image du grand quotidien francophone El Watan ont été privés de la publicité publique. Un véritable assassinat d’un pouvoir qui s’est juré de mettre à genou un peuple, un pays, le plus grand d’Afrique.

C’est « l’Algérie nouvelle » que nous avait promis Tebboune quand il parlait encore. Et il n’avait pas menti : jamais le pays des 1 million et demi million de martyrs n’a autant vécu cette tragédie de gouvernance… même au temps du régime totalitaires, des années de plomb  (Boumediene et Bouteflika).

En fait, c’est le même régime… qui se recycle en pire.

Abdelmadjid Tebboune devrait être destitué après tant de mois d’absence pour incapacité de gérer le pays. L’article 102 de la Constitution, la vôtre, le dit !

Respectez seulement ce que vous édictez ! Ne nous respectez pas, respectez-vous-même, en appliquant vos lois !

C.B