Lettre d’Algérie: Le retour du Général…

Par Chahredine Berriah

L’ancien ministre de la défense, le général major à la retraite, Khaled Nezzar, sous le coup d’un mandat d’arrêt et en fuite en Espagne pendant 18 mois, est retourné au pays… dans un avion présidentiel, alors, qu’il devait être ramené dans un fourgon cellulaire. Ce n’est pas une blague.

Condamné à 20 ans de réclusion criminelle par contumace pour « complot » et « atteinte à l’ordre public »,  des faits liés à l’affaire du «complot contre l’autorité de l’Etat de l’armée»,” «escroquerie» et de «blanchiment d’argent». le général, une fois rentré à Alger, a comparu devant le tribunal militaire de Blida (centre du pays), qui a statué sur l’annulation de la plainte et devant le tribunal civil de Sidi M’hamed (Alger) qui a annulé les plaintes, à son tour.

Khaled, impliqué, aussi,  dans les événements de la décennie noire dont l’assassinat du chef de l’Etat Mohammed Boudiaf, est donc sorti blanc comme neige. Pas une nuit en prison. Il est libre comme l’air dans un pays où les jeunes pour un post ou commentaire sur les réseaux sociaux sont condamnés à des peines lourdes.

Autant dire qu’en Algérie, il vaudrait mieux voler qu’ouvrir sa bouche, on risque moins.

Ce retour avec les honneurs d’un général affairiste, en plus, montre, si besoin est, que l’Algérie navigue à vue. Quelque chose se prépare et seuls ceux qui tirent les ficelles connaissent la recette.

On attendait le président de la république, toujours en convalescence en Allemagne –et dont on a presque oublié l’existence- on a accueilli, malgré nous, au pied d’un avion présidentiel le militaire qui a le plus défrayé la chronique en Algérie.

Pour être lavé de tout soupçon, Nezzar devrait être un pion important sur l’échiquier politico-militaire que concoctent les dirigeants invisibles pour une “Algérie nouvelle”

On craint le pire pour le plus grand pays d’Afrique, géographiquement parlant.

L’Algérie est un éternel feuilleton aux épisodes rocambolesques. A quand la fin du cauchemar ?

C.B