Par Chahredine Berriah
Pour la première fois, peut-être, l’Algérie se distingue parmi les Etats africains dans le domaine de l’exportation… de ses enfants vers l’Europe.
Cette année, c’est à dire quatre mois seulement, avec 1 381 débarquements en terre ibérique, nous constituons le groupe le plus important, selon un rapport de la commission européenne, “les Algériens dépassaient même les Marocains, ce qui ne s’est pas produit depuis 2016”, précise la même source.
Nous sommes premiers, un record difficile à égaler. Sauf qu’il n’ y a pas de quoi en être être fier, ni d’en tirer un quelconque mérite. C’est une humiliation!
Un exploit qui a poussé les autorités européennes à “examiner attentivement la route migratoire qui part de l’Algérie et qui a fait des Algériens la première nationalité en volume d’arrivées en Espagne jusqu’à présent cette année”, selon le quotidien espagnol El Pais du vendredi dernier.
La même source ajoute que “l’arrivée de bateaux dans le corridor a augmenté depuis août 2019, mais la pression s’est maintenue au cours des premiers mois de cette année, période durant laquelle cette route enregistre à peine le trafic”
Les jeunes algériens, qui migraient souvent en été, n’ont plus de saisons pour quitter leur pays.
L’organisation Frontex enfonce le clou en affirmant “les Algériens sont la seule nationalité qui ne diminue pas de manière significative dans les enregistrements d’entrées irrégulières…”
Une autre étude qui devrait être réalisée par des experts en sociologie, psychologie, politique, gouvernance: par quelle magie, nos gouvernants réussissent à faire fuir tant de jeunes, de compétences, d’énergie, particulièrement en cette période de pandémie ?
Avec son pétrole, son gaz, sa superficie (plus grand pays d’Afrique), ses 1 300 kilomètres de côtes, son climat, ses 75% de jeunes de mois de 25 ans, ses… ses… l’Algérie tourne affreusement le dos à ses enfants.
J’ai envie… de faire mes valises, à mon tour! Pardon de pleurer!
C.B