Par Chahredine Berriah
L’Algérie est peut-être le pays, qui a signé toutes les conventions internationales des droits de l’homme… mais n’en respecte aucune.
Depuis le début du mois de septembre, plus de 3 400 personnes migrantes ont été expulsées d’Algérie. Sur l’année, elles sont plus de 16 000, selon l’ONG Human Rights watch qui dénonce, en même temps, les “expulsions de migrants d’Algérie vers le Niger sans leur laisser la possibilité de demander une protection internationale”
Vendredi dernier, le 18 décembre, comme dans un réflexe pavlovien, mon pays a célébré la Journée internationale des migrants, en continuant à “ramasser” dans la rue, des subsahariens en situation irrégulière, tandis que dans les salons feutrés, des conférenciers célébraient, eux aussi, cette Journée… avec soda et gâteaux et des discours biaisés, loin de la réalité, le calvaire quotidien que vivent ces humains appartenant au même continent que le pays d’accueil.
N’aimant ni ses hôtes, encore moins ses enfants, l’Algérie, sitôt un accord signé avec l’Espagne, sitôt a entamé le rapatriement des harraga à bord d’un car ferry ibérique, de nuit et en catimini.
Il y a moins de quinze jours, 98 jeunes ont été débarqués au port de Ghazaouet (Ouest algérien). Parqués dans un centre de jeunes, ils ont été libérés au bour de cinq jours après avoir été auditionnés par la justice qui les convoquera ultérieurement pour une condamnation (généralement une amende de 20 000 Dinars, l’équivalent de 1 00 euros)
Quand on sait qu’en Italie, en France et même en Espagne, par exemple, on abrite les migrants dans des endroits chauds en cette période de froid (en attendant leur éventuelle expulsion), l’on se dit que nous sommes plus européens… que les européens!
Normal, diraient certains, “nous sommes les gardiens de l’occident”
C.B