Lettre d’Algérie: Président de la société civile…

Par Chahredine Berriah

« Je suis le candidat de la société civile » a déclaré, hier dimanche, lors de sa rencontre, avec ce qu’on appelle pompeusement, les représentants de la presse, proches du pouvoir, le Chef de l’Etat Abdelmadjid Tebboune.

Mal élu le 19 décembre dernier, M. Tebboune, avec cette déclaration, veut faire croire qu’il se démarque des partis politiques et des autres forces occultes qui ont géré, depuis l’indépendance du pays, en 1962, la maison Algérie.

Une posture ubuesque pour s’habiller d’une légitimité qu’il n’aura pas.

S’il est vrai que  les politiques n’ont jamais eu un quelconque poids dans le choix ou la prise de décisions, force est de savoir que tous les  présidents algériens qui se sont succédés, ont été intronisés comme tels par l’Etat profond, un cabinet noir dont on connaît quelques éléments issus des casernes.

  1. Tebboune ne fait pas l’exception, tant que le système dictateur continue de régner.

C’est quoi la société civile en Algérie ? Des associations de tous ordres, des satellites qui reçoivent les subventions de l’Etat, des rentiers au service d’un pouvoir, pour le maintenir en place.

Les vrais intellectuels (écrivains, journalistes, artistes, lanceurs d’alertes…) croupissent dans les prisons pour un tweet, un post, un article…

Le Covid-19 est salvateur pour ce président qui, sous prétexte de lutter contre le virus, ferme les frontières du pays, interdit les plages, les mariages,  décrète un couvre-feu ridicule (de 20h à 5h du matin), mais autorise  l’anarchie dans la journée (ouverture des marchés, des supérettes, les terrasses des cafés et des restaurants, les regroupements…

Et si, écœuré, tu dénonces toutes ces contradictions ou tu t’en offusques, tu en as pour une bonne année dans une cellule sans climatisation.

C’est « l’Algérie nouvelle » du « président de la société civile ».

Bon, je m’arrête là !

C.B