Par Chahredine Berriah
Entre l’Algérie et le Maroc, deux pays que tout rassemble (langue, traditions, géographie, histoire…) l’amour est tellement fort qu’il suffit que l’un médit l’autre pour que la colère éclate.
Il y a cinq jours, lors d’une discussion qui a eu lieu entre le consul du Maroc à Oran (deuxième ville d’Algérie) et des citoyens marocains bloqués sur le territoire algérien, à cause du Covid-19, le diplomate a qualifié l’Algérie de “pays ennemi”. Des propos qui ont aussitôt provoqué la colère d’Alger, d’où un communiqué du ministère algérien des Affaires étrangères demandant des explications et appellant les «autorités marocaines à prendre les mesures appropriées pour éviter toute répercussion […] sur les relations bilatérales».
Les choses se sont calmées en haut lieu et la polémique s’est tue.
Deux jours plus tard, Riyad Mahrez, le capitaine de l’équipe nationale algérienne de football, lors d’un Live sur Instagram avec le journaliste de beIN sports, Smail Bouabellah, a déclaré avec humour que lors de la Coupe d’Afrique des Nations (où l’Algérie a été sacrée championne) “les Marocains n’étaient pas avec nous. Peut-être un peu les Tunisiens, mais les Marocains n’étaient pas avec nous !” Il n’en fallait pas plus pour que des Marocains crient à l’ingratitude. En vérité, nos frères marocains nous ont supportés corps et âme.
Mahrez réagira “Ce n’est pas parce qu’ils ne nous aiment pas. Mais c’est parce qu’on fait beaucoup de bruit. On crie trop. On parle trop !” Il ajoutera “ma mère est marocaine” Et c’est vrai.
Et c’est un ancien international marocain, Abdesselam Ouaddou, qui viendra à sa rescousse pour mettre fin à cette polémique “juste expliquer à certains de mes compatriotes que sa phrase sur les Marocains, englobant également les Sénégalais, était de l’humour » et d’ajouter “C’est un gentleman, ce mec (Riyad Mahrez)”.
Ces querelles entre les deux gouvernements sont épisodiques, mais ne réussissent jamais à diviser les deux peuples. Et même si les frontières terrestres entre les deux pays sont fermées depuis 1994, ( la voie aérienne est ouverte et il existe une vingtaine de vols par semaine entre les aéroports algériens et ceux du royaume) les liens familiaux, culturels, économiques…) restent solides.
Tout compte fait, je ne peux m’empêcher de penser que le proverbe qui sied aux relations de nos deux pays est “Qui aime bien, châtie bien!”
C.B