Lettre d’Algérie: Retour à la normale…

Par Chahredine Berriah

Dimanche prochain, l’Algérie reprendra son cours normal : réouverture des restaurants, des cafés, transports publics, les cours à l’université… c’est ce qu’ont décidé les autorités du pays, après avoir levé le couvre-feu dans 19 wilayas et diminué dans les 29 autres (de 23h à 6h).

Cette décision incompréhensible survient à un moment où les cas de covid-19 dépassent les 5 00.

Le gouvernement a certainement fléchi face à la pression de la population qui, sans activités, donc sans rémunérations depuis cinq mois, vit une situation sociale désastreuse.

En fait, entre la mort et la misère, le régime a choisi pour son peuple. Un peuple qui n’a pas son mot à dire et il ne revient qu’à lui pour se prémunir contre ce virus.

Aujourd’hui, aussi, est un jour maudit : le journaliste Khaled Drareni, qui a eu le malheur de couvrir une manifestation de jeunes en février dernier, mis en détention préventive en mars dernier, a été condamné aujourd’hui à 03 ans de prison ferme, devant la consternation générale de la corporation et d’une grande partie des citoyens. Comment peut-on mettre en taule un journaliste qui n’a fait que son travail ?

Pour ce pouvoir qui navigue à vue, tout ce qui le met à nu est assimilé à un affront. Tout journaliste qui n’exerce que son métier est un délinquant.

Les libertés se rétrécissent et la profession de journaliste risque de disparaître à ce rythme… et l’on n’est qu’à 08 mois depuis l’intronisation du président Tebboune.

Les journalistes ont décidé de réagir. Changeront-ils quelque chose ?

En attendant, l’Algérie fait face au Coronavirus impitoyable et à un  pouvoir aveugle…

C.B