Lettre d’Algérie: Retour du Hirak, dissolution du parlement…

Par Chahredine Berriah

Les événements se succèdent à une vitesse vertigineuse : si les cas du Covid-19 sont en continuelle baisse (encore faut-il faire confiance aux chiffres), le pouvoir d’achat se dégrade de plus en plus, avec les dernières augmentations des prix des produits de première nécessité, de l’électricité, du gaz, de l’eau.

Pour faire diversion, le chef de l’Etat, qui est rentré d’Allemagne sans qu’on sache de quoi il se soignait, décide de dissoudre l’assemblée populaire nationale (parlement) un an avant la fin du mandat de ses occupants.

Un pays sans législateurs pour on ne sait pour combien de temps. Enfin, ce n’est pas une perte, puisque ces élus, la plupart des corrompus, ne représentaient pas le peuple, mais votaient à main levée les desiderata du régime, via son président désigné par des militaires.

Seulement, pour faire semblant de vivre dans un pays avec des institutions, il faut un parlement, un gouvernement remanié pour y incruster d’anciens ministres de l’ère Bouteflika… et une police aussi, dont les vieux réflexes refont surface, avec plus de virulence.

Le 22 février dernier, 2ème anniversaire du mouvement contestataire, puis vendredi dernier, les manifestants, sortis en masse pour rejeter ce « pouvoir scélérat » pour revendiquer « un Etat civil et non militaire » ont subi les pires atrocités avec leurs lots d’arrestations abusives, de passage à tabac, d’humiliations…

Le lendemain, les victimes, des milliers, ont décidé de porter plainte à travers tout le pays. Un peuple contre un régime agresseur, tortionnaire.

Mais, que reste-t-il à Tebboune, à son gouvernement formé de vieillards et leurs protecteurs pour gérer un « pays continent » ? Rien !

Une mafia, qui s’entête à s’accrocher à un pouvoir par le mensonge, la manipulation et la répression, finira par tomber, mais en attendant, c’est toute l’Algérie qui respire dans l’incertitude, la peur et la colère

C.B