Maimouna Lo, Journaliste & Productrice: « Libre non ! Il y aura toujours des sujets qu’il ne faut pas traiter…. »

Dossier – Presse Africaine – Maimouna Lo, journaliste – animatrice & productrice d’émissions à TVM (Télévision Mauritanie) – Une image qui porte un idéal du journalisme d’intérêt public et apporte du bien-être à ses téléspectateurs. Rencontre avec une journaliste de médias d’Etat qui n’excelle pas dans la langue de bois.

Farafinainfo.com: Qui est Maimouna Lo ?

Maimouna Lo: Je suis productrice à la télévision nationale de Mauritanie

Quel regard portez-vous sur la presse mauritanienne ?

Optimiste ! La presse mauritanienne est entrée dans une phase de modernisation marquée par une révolution numérique qui a touché une bonne frange de la population notamment les jeunes

Cette presse mauritanienne est-elle en train d’évoluer, si oui éclairez la lanterne des lecteurs de farafinainfo.com  ?

Oui je pense, le gouvernement mauritanien a soutenu cette évolution dans un monde où les NTIC (Nouvelles technologies de l’information et de la communication) sont devenues le fer de lance du progrès et qui permettent de relier chaque nation au reste du monde. Actuellement la télévision nationale est engagée dans la réalisation de contenus médiatiques de qualité, mais aussi dans la diffusion sur les réseaux sociaux pour toucher un plus grand public.

Qu’est- ce que vous aimez ou vous détestez dans cette presse mauritanienne ?

Je n’aime pas les fake news (fausses informations, ndrl). Certains (journalistes, ndrl) n’ont pas le temps ou l’aptitude de vérifier les informations avant de les partager.

Que feriez-vous pour changer la donne ?

Les besoins de formations et de renforcements des capacités de jeunes hyper connectés dans les réseaux numériques sont d’autant plus pressant qu’il urge de répondre aux aspirations fortes d’une société où le numérique est un vecteur de développent et d’émancipation.

Peut-on être journaliste libre en travaillant pour un organe étatique ?

Libre non ! Il y aura toujours des sujets qu’il ne faut pas traiter, des censures, des non-dits. Tu te contenteras de faire ton travail en respectant l’éthique et la déontologie tout en se conformant à une ligne éditoriale.

Avez-vous rencontré des difficultés avec vos chefs hiérarchiques en traitant un sujet de reportage si oui racontez-nous ?

Rire oui ! C’était mon émission « Ettu ndaanaan » en langue wolof (La Cour des Artistes). Le concert d’un artiste très célèbre en Mauritanie. Après la diffusion j’ai été convoqué soit disant que l’émission ne reflétait pas notre culture, les jeunes filles n’étaient pas bien habillées en  jeans, t-shirts, robes et jupes et elles dansaient côte à côte avec des hommes. Et l’émission a été arrêtée pendant une année ou presque. Rire

Votre expérience avec TVM a commencé quand et comment ?

J’ai intégré la télévision nationale de Mauritanie en août 2007 par le concours

Quel est le genre journalistique qui vous fascine complètement ?

L’enquête

Présentez l’une de vos émissions à nos lecteurs ?

« Xaran ci jamono » (wolof), qui veut dire talent de l’époque, est une émission présentée en wolof d’une durée de 30 mn. Dans cette émission, on montre la particularité de chaque métier. Chaque invité est spécifique, il a une touche positive qu’il peut apporter pour changer le quotidien des gens. Pour dire qu’il n’y a pas de sot métier, tout dépend de comment on s’y prend.

Quel avenir pour Maimouna Lo après TVM ?

Comme tout citoyen patriote, je continuerai à participer au développement de mon pays en créant un média. Commencer petit et s’agrandir au fur et à mesure, Inch’Allah

Interview réalisée par Camara Mamady