Farafinainfo.com Actu Sociopolitique – Les manifestations sur la route Le Prince pénalisent de nombreux usagers, qui n’arrivent vraiment pas à circuler librement sur cette voie publique pour vaquer à leurs occupations quotidiennes. Les commerces et les chauffeurs subissent les dures conséquences de ces manifestations récurrentes. Notre reporter a rencontré des citoyens. Et ils en parlent…
«Manifester n’arrange pas du tout nos affaires», nous dira Ibrahima Diallo avec amertume. Ce gérant d’un café ne s’est fait pas prier pour parler de son inquiétante situation journalière : «Les clients se font rares au rond-point Lambayi. J’ai des clients, qui viennent de Sangoya, Bambeto, Cosa…, passent prendre un café à la première heure avant de se rendre au travail» tout en donnant une nette indication de son gain journalier. «S’il n’y a pas de manifestation, je gagne 100.000 Francs Guinéens et 150.000 Francs Guinéens la journée. J’ai ouvert le café depuis 6 heures (du matin) et je n’ai pas même gagné la somme de 50.000 Francs Guinéens», se plaint amèrement Ibrahima Diallo, qui ne peut se plaindre nulle part, car certains de ses compatriotes, qui manifestent sur la route de l’axe, empêchent d’autres de circuler sur cette voie publique.
Un manque à gagner en partage
Un autre son de cloche chez Mamadou Samba Barry, chauffeur de taxi de son état, qui se plaint des manifestations. «Les manifestations et ses corollaires de circulations perturbées voire voies publiques bloquées à Conakry. Cette triste situation ne fait que mettre notre pays en retard. Des personnes perdent beaucoup d’argents. Et des biens publics sont vandalisés. En Guinée, nous vivons au quotidien. Donc, si la ville en ébullition et la circulation est perturbée, certaines familles auront du mal à faire bouillir la marmite». Et le sieur Diallo est en train de décrire le très dur quotidien de nombreux citoyens les jours des manifestations à Conakry sans vraiment en rendre compte. Une situation des troubles dans les quartiers qui inquiète plus d’un Guinéen. Ils ont peur d’emprunter certaines routes.
Astuce pour ne pas perdre la journée
«Je ne circule pas les jours des manifestations. Je reste à la maison, mais quand un client fait appel à ses services. Nous discutons et tombons d’accord sur le double du tarif habituel, sinon je ne bouge pas», révèle un autre chauffeur de taxi en la personne d’Abdoulaye Djibril Diallo. «Je ne prends que trois (3) litres d’essence coûtant 36.000 Francs Guinéens en attendant qu’un client fasse appel à moi. Les manifestations ne nous arrangent guère, nous avons besoin de travailler, parce que nous avons des bouches à nourrir».
Abdoulaye Baldé