OLAN a organisé un sit-in pacifique ce matin devant l’assemblée nationale dans le cadre de sa dénonciation du contenu actuel du projet de loi d’orientation de l’éducation nationale. L’Organisation déplore la conduite des forces de l’ordre qui n’ont ménagé aucun effort pour bousculer les militants et se livrer à un passage à tabac sanglant.
Cinq militants, dont Dooro Gey le coordinateur de l’organisation, sont en ce moment hospitalisés. Ils appelaient à la justice linguistique, à l’officialisation des langues nationales, à l’amendement du très problématique article 65 du projet de loi et à la suppression de l’annexe.
L’État mauritanien vient de sacrifier une nouvelle fois un droit fondamental d’expression en s’adonnant au musellement et à la répression à l’encontre de paisibles militants qui demandaient qu’il leur accorde des droits fondamentaux. Nous appelons les organisations nationales et internationales des droits de l’homme à prendre conscience de cette situation préoccupante.
Par cette loi, la Mauritanie prive des franges de sa population d’un droit fondamental d’expression culturelle. La répression observée hier et aujourd’hui n’en constitue pas moins une violation grave d’un droit fondamental garanti par la constitution.
OLAN réitère et insiste sur ses objectifs qui sont:
– l’officialisation des langues nationales
– l’amendement de l’article 65 du projet de loi. Nous appelons à remplacer son contenu équivoque et discriminatoire par ce qui suit : « Pour offrir l’accès le plus facile, le plus efficace et le plus équitable au savoir, chaque enfant mauritanien recevra, s’il le souhaite, son enseignement disciplinaire dans sa langue maternelle à tous les niveaux. Tout enfant doit apprendre, en plus de sa langue maternelle, une deuxième langue nationale.»
– la suppression de l’annexe qui impose des conditions d’admission des langues qui n’ont pas lieu d’être.
Nouakchott, le 25 juillet 2022