Mauritanie : Plus de 430 enfants insérés dans l’école publique

L’éducation est un droit pour tous. Mais  ce slogan est dénué de tout son sens quand on voit de nombreux enfants en âge d’aller à l’école trainent dans les rues de Nouakchott.  

Dans le préambule de la lettre de politique du secteur de l’éducation et de la formation 2022 – 2032, il est indiqué que l’éducation constitue une priorité sectorielle de la République Islamique de Mauritanie. Cette volonté des pouvoirs publics se serait traduite au cours des vingt dernières par l’élaboration de plusieurs programmes nationaux de développement du système éducatif (PNDSE I et II). Cependant, au regard des engagements nationaux et internationaux que la Mauritanie a pris pour garantir une éducation inclusive et de qualité tout au long de la vie sur l’ensemble de son territoire, les défis à relever restent nombreux, notamment dans la perspective de l’atteinte des Objectifs de développement durable en matière d’éducation (ODD 4) d’ici 2030. Les améliorations de la qualité des apprentissages et du développement des compétences des jeunes sont des enjeux majeurs, ainsi que la réduction des inégalités de genre qui persistent au fur et à mesure du parcours scolaire et qui restent marquées en milieu rural et dans les wilayas les plus pauvres. A Nouakchott on note plus de déperditions scolaires  dans la wilaya de Nouakchott-sud ; la wilaya la plus peuplée de la capitale.

La déperdition scolaire

Parmi les principales causes ayant retenu notre attention, nous constatons le problème familial, le statut socioéconomique, le milieu où vivent les enfants, les difficultés scolaires et le redoublement scolaire. Chacune de ces mauvaises situations peut devenir une cause majeure de l’abandon des études. Un élève décrocheur est susceptible de subir toute une série de conséquences négatives, notamment des problèmes psychologiques et mentaux, ainsi que des problèmes de comportement. En outre, il est plus susceptible d’être isolé socialement et de souffrir de dépression. La déperdition scolaire constitue également l’une des causes principales de la présence de nombreux enfants sur le marché de travail et dans les rues à Nouakchott et dans les grandes villes du pays.

Le centre AED/AKELIUS : un soulagement pour les parents et les enfants non scolarisés ou déscolarisés

Créée  le 16 juin 2006  dans un souci de contribuer autrement au développement des communautés. L’ONG/AED(Assistance-Education)  initie et met en œuvre des projets de développement local dans plusieurs domaines, telle que l’éducation et protection de l’enfant, la sécurité alimentaire et nutritionnelle, la protection de l’environnement ou encore la promotion de l’accès aux services sociaux de base (eau, assainissement, gestion des déchets…) dans toute les Wilayas de la Mauritanie.

A Nouakchott, l’ONG AED, en partenariat avec L’UNICEF et la fondation AKELIUS,  dispose à Arafat d’un centre de formation, d’insertion et de réinsertion des enfants déscolarisés ou non scolarisés.  Ce centre a entre autres objectifs :

  • D’œuvrer, conformément aux objectifs d’AED, à la protection de l’enfant par :
  • La récupération et la réinsertion des enfants déscolarisés ou non scolarisés
  • Une formation permettant de donner une autre chance aux enfants issus des couches les plus vulnérables
  • L’utilisation des techniques pédagogiques les plus récentes pour une meilleure et rapide réinsertion à travers l’approche Akelius

 

Plus de 430 enfants qui n’ont pas été à l’école ou qui ont abandonné, ont été insérés dans différentes écoles à Arafat entre 2019 et 2023.

Si l’ONG/AED a pu obtenir ces résultats, c’est grâce au soutien de ses partenaires financiers, notamment la Fondation Akelius, l’Unicef, ainsi qu’à la bonne collaboration avec le ministère de l’éducation à travers la direction régionale de l’éducation de la wilaya de Nouakchott-sud.

Cependant ces enfants se heurtent à un problème majeur à savoir celui de l’état civil. En effet, plus de la moitié des enfants n’a pas d’acte de naissance. Ce qui a pour conséquence que même réinséré dans l’école publique, ils ne sont pas dans une situation régulière et ne pourront pas participer aux examens nationaux.

L’espoir serait permis pour ces centaines d’enfants, suite à l’arrêté du ministre de l’intérieur et de la décentralisation instituant des commissions dans toutes les wilayas du pays pour procéder à l’enrôlement des citoyens dépourvus de documents d’état civil.

Assane Ndiouck

Le chargé de communication d’AED