COMBAT. Plus de 100 000 personnes ont été déplacées à la suite des violents affrontements entre l’armée congolaise et le groupe rebelle M23 dans le territoire de Masisi, au Nord-Kivu. Malgré une accalmie temporaire, la situation humanitaire reste critique, avec des milliers de familles en détresse et des violations des droits humains signalées.
Par Moussa Diop, journaliste
Les combats acharnés entre les forces armées congolaises et le groupe rebelle M23 dans le territoire de Masisi, au Nord-Kivu, ont provoqué le déplacement de plus de 100 000 personnes entre le 1er et le 3 janvier 2025, selon le Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA). Ces affrontements ont causé la mort d’au moins sept civils et blessé plusieurs autres, aggravant une crise humanitaire déjà alarmante. Le 4 janvier, le M23 a pris le contrôle de Masisi, une ville stratégique du Nord-Kivu, marquant une nouvelle avancée majeure du groupe armé malgré un accord de cessez-le-feu signé avec le Rwanda en juillet 2024.
Cette progression survient dans un contexte où plus de 600 000 déplacés étaient déjà recensés au 30 novembre dernier dans cette province. Face à l’urgence, les acteurs humanitaires poursuivent leurs efforts. Plus de 11 000 déplacés ont reçu une aide alimentaire entre le 28 décembre et le 4 janvier.
Villages désertés
Toutefois, les besoins en abris, eau potable, soins médicaux et moyens de subsistance restent critiques. Parallèlement, des opérations militaires dans le territoire de Kwamouth, à l’ouest du pays, ont également engendré des affrontements violents, laissant des villages désertés et des témoignages de violations des droits humains, notamment des pillages et des agressions contre des civils. Bintou Keita, Représentante spéciale de l’ONU en RDC, a fermement condamné les offensives du M23, soulignant les conséquences tragiques pour les populations civiles et appelant à une désescalade immédiate du conflit.
M.D
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