CLIP/MUSIQUE. En 2012, après la sortie de son album »Talé », Salif Keïta proposait, pour l’Afrique de l’Ouest, une version de ce disque, dans laquelle il réarrangeait certains titres – avec la complicité du guitariste Djessou Mory Kanté. Dans cette version »africaine », il offrait aux mélomanes un bonus : un morceau dédié à celui qu’il considère comme son mentor, Kanté Manfila, décédé un peu plus d’un an plus tôt, le 20 juillet 2011 à l’âge de 65 ans.
En 2014, il avait interprété le titre au cours d’un concert parisien, dans un cadre acoustique (avec deux choristes, de la percussion, un ngoni, une kora et une guitare).
Ce vendredi 6 décembre 2024, il a fait partager sur sa chaîne YouTube, sur Spotify, sur Facebook et sur Instagram, une nouvelle version, encore plus dépouillée – puisqu’il est seul avec sa guitare – un registre sur lequel il est sur une autre planète – enregistrée dans sa chambre d’hôtel à Kyoto (Japon).
Kanté Manfila (1946-2011), auteur-compositeur, guitariste et arrangeur visionnaire, est celui qui a fait venir, en 1973, Salif Keita du Rail Band aux Ambassadeurs du Motel de Bamako, donnant à sa trajectoire artistique une autre dimension, si bien que le musicien répète souvent que c’est Kanté qui lui a »tout appris ».
Dans le texte de la chanson, Salif Keita, dans une mélancolie touchante, use de poésie et de métaphore pour dire, au-delà de ce que représente pour lui Kanté Manfila – Kôrô kéba (grand frère) – ce que les mélomanes et la musique doivent à l’artiste guinéen.
“L’oiseau (Kanté Manfila) a cessé de voler/Avec lui, la guitare a cessé de distiller des mélodies et des paroles de sagesse…”
Aboubacar Demba Cissokho
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