Farafinainfo.com Actu Résultats du Baccalauréat – Des Guinéens continuent de s’interroger, et d’autres font des propositions depuis la proclamation des résultats du bac session 2022 avec son faible taux de réussite de 9%. Les admis notamment les lauréats ont été célébrés à la maison et dans les médias. Farafinainfo.com est à la rencontre des élèves qui ont échoué. Et ils livrent leurs sentiments sur le baccalauréat en Guinée.
Déceptions & leçons en partage
Mohamed Camara jure la main sur le Saint-Coran qu’il n’avait jamais connu le moindre échec depuis l’école et ne semble pas connaître les raisons de son tout premier échec. «Depuis l’école primaire, je n’ai jamais connu l’échec, sauf cette année au bac. C’est vrai que les épreuves étaient difficiles. Pire, nous étions surveillés comme du lait sur le feu dans les centres. Néanmoins, j’ai fait mon mieux, mais apparemment, ce n’était pas suffisant, car je n’ai pas vu mon nom sur la liste des admis. Cela m’a fait très mal ! Il n’y a eu que deux admis dans notre école», justifie-t-il son échec au bac nonobstant les efforts fournis, mais il ne laisse pas abattre. Mieux, il annonce les couleurs pour la rentrée prochaine : «Je connais maintenant comment les choses se passent, je vais redoubler d’efforts pour être parmi les cinq (5) premiers de la République l’an prochain, c’est mon souhait». C’est tout le mal que nous lui souhaitons pour qu’il puisse décrocher son bac. Mariame Sylla ne s’est toujours pas remise de son échec et en veut à toute la maisonnée. La preuve entre les lignes de sa confidence. «Chez nous, je suis très déçue ! Personne ne m’a encouragé après avoir échoué au bac. Pis, ma famille me critiquait et disait que les bons élèves sont admis. Que les autres ne sont que des accompagnateurs. J’étais tellement triste. Ces tristes mots continuent de tourner en boucle dans mes pensées et me coupent l’appétit», continue la jeune femme de se lamenter sur son triste sort, qui ne semble pas du tout intéressé grand monde dans son entourage immédiat. Et heureusement, elle a pu tirer une force dans cette triste situation : «J’ai maigri en si peu de temps et je porte encore des séquelles de ma douleur, mais Dieu est ma force ! L’année prochaine, je vais leur prouver le vrai sens de la réussite. J’ai même commencé à réviser mes leçons chez un enseignant dans le quartier».
Des échecs donnant envie d’en savoir plus
Aboubacar Ndiaye n’a pas encore eu le bac cette année et a vraiment du mal à comprendre les causes de ses échecs répétitifs à cet examen majeur. Et pourtant, il est un si bon élève à en croire sa déclaration. «Moi, je suis toujours bien classé à l’école. Je suis parmi les cinq premiers de ma classe, mais quand je fais le bac, j’échoue. C’est ma troisième fois d’échouer au baccalauréat et ma famille en souffre énormément» y compris lui-même d’ailleurs. Et notre interlocuteur, qui est dépité de sa situation (in)explicable, n’a pas manqué de s’interroger : «Je me demande comment font-ils la correction des épreuves du bac. Mais bon, je vais faire une école professionnelle et retenter le bac l’an prochain Inch’Allah (Surtout sait-on jamais). Au moins, comme ça, je ne vais pas perdre ses derniers ans». Même tonalité d’interrogation chez le sieur Camara, qui n’a pas voulu se prénommer : «J’ai fait, trois fois, le bac sans aucun succès. Le brevet, je ne l’ai eu qu’à la troisième tentative. Vu ma situation, je ne sais plus quoi penser. Pourtant, je révisais beaucoup mes leçons, mais je ne sais vraiment pas ce qui se passe réellement à la correction. Pour moi, il aura une prochaine fois, et je ne vais pas baisser les bras, car mes parents continuent de m’encourager. Le Ministre-là aussi, 09% un si faible taux de réussite au bac, c’est quand même exagéré. Nous voulons voir nos copies, c’est mieux !».
EnQuête de Farafinainfo.com réalisée par Odine Bitki