Politique : Le pas du RPG arc-en-ciel vers l’UFDG, à mon tour de prendre la parole !

Certes, en politique tout est imaginable pourvu que l’objectif recherché soit atteint d’une manière ou d’une autre. Mais ce pas vers l’UFDG ne devrait pas venir du RPG arc-en-ciel, le parti pouvait bel et bien produire l’effet contraire, si il ne s’en pressait pas sur certaines choses dans son fonctionnement après sa chute du pouvoir.

Surtout après le coup d’état, le paysage politique fut reconfiguré; le RPG arc-en-ciel pouvait, de par sa position du parti déchu du pouvoir, être l’arbitre en donnant une proposition médiane concernant la durée de la transition, si il parvenait à maîtriser le temps de l’urgence et de non urgence à l’interne. Mais malheureusement, certains responsables politiques du parti ont joué sur la plus mauvaise carte, celle de tenir une CONVENTION EXTRAORDINAIRE qui continue de décimer le parti et de conduire certains de ses responsables en prison. Or, tout cela pouvait être évité dans une certaine mesure. Conséquence immédiate, le RPG se voit obliger d’aller vers l’UFDG. Parce que les muscles ont été montrés auparavant au CNRD à travers cette fameuse convention extraordinaire qui n’avait vraiment pas sa raison d’être.

Le RPG arc-en-ciel pouvait être l’arbitre de la transition !

Oui! Le RPG arc-en-ciel pouvait être l’arbitre pour déterminer la durée de la transition. L’arbitre entre le CNRD et les autres partis politiques comme l’UFDG et l’UFR, si le RPG restait dans sa position première, celle de revendication de la libération du Professeur Alpha Condé et la remobilisation de ses militants à travers la finalisation de la restructuration, sans se précipiter également, par le biais de certains responsables du parti avec des agendas cachés, à mettre en place ce fameux conseil de cocktail avec lequel le parti a aujourd’hui tous maux du monde.

Si le RPG ne mettait pas en place ce CEP, sûrement le parti allait être le partenaire privilégié soit du CNRD ou de l’UFDG pour pouvoir trancher sur la durée raisonnable de la transition. C’est en cela on allait voir le CNRD ou l’UFDG courir derrière le RPG et c’est là que le parti allait bien tirer son épingle du jeu dans cette transition. Hélas !

Encore banalement à l’image du pouvoir perdu au petit matin du 5 septembre, le RPG vient d’enregistrer une perte de position médiane qui pouvait vraisemblablement l’aider à reconquérir si vite le pouvoir, nonobstant son statut de parti qui a perdu le pouvoir. Mais avec une précipitation sans urgence et une naïveté politique en mettant en place ce fameux Conseil Exécutif Provisoire, le RPG qui est tenu obligé de faire dorénavant la cour à l’UFDG; ce qui devrait normalement être le contraire. Finalement c’est l’arbre qui cache la forêt. Hélas !

La maîtrise du temps et les forces en présence ont manqué au RPG !

En politique, la maîtrise du temps est fondamentale surtout quand on est faible devant les forces en présence. Aujourd’hui, ni le CNRD ni l’UFDG et encore moins l’UFR ne fera désormais la cour au RPG, c’est parce que ce parti a plus de choses à régler que quiconque; ce qui n’était pas dans un passé très récent.

Une chose est sûre depuis le début du coup d’état, les signaux ont montré que le CNRD aura inéluctablement des accrochages avec l’UFDG, peu importe le temps que cela pourrait mettre. Donc, c’est là où le RPG arc-en-ciel pourrait tirer profit, mais là cela devient improbable.

Eu égard aux difficultés créées par les promoteurs de la fameuse convention extraordinaire, qui se sont d’ailleurs tus aujourd’hui, le parti se retrouve dans une situation où ramper derrière l’UFDG serait mieux pour se maintenir sur l’échiquier politique actuel, car le CNRD qui pouvait compter sur le RPG en tant que partenaire face à l’UFDG s’est déjà mis en mal avec lui à cause de cette fameuse convention extraordinaire pendant laquelle une démonstration de muscle a été faite.

Pour que le RPG arc-en-ciel puisse avoir la chance de revenir au pouvoir, il va s’en dire que les promoteurs de la convention extraordinaire reconsidèrent rapidement leur position pour le SALUT PUBLIC et que le parti continue son combat sur trois grands axes à savoir : la revendication de la libération totale et définitive de son président fondateur, la libération de ses responsables détenus à la maison centrale suivant la procédure judiciaire et la finalisation de sa restructuration.

Ibrahima KALLO, juriste