[Pourquoi le dialogue politique est-il si difficile en Guinée ?] Débat de société de la semaine, l’avis des Guinéens …

Farafinainfo.com – Débat de société de la semaine [Pourquoi le dialogue politique est-il si difficile en Guinée ?]- La junte, le CNRD (Comité National pour le Rassemblement et le Développement) au pouvoir en République de Guinée, qui ne devrait pas du tout avoir une opposition en face d’elle, s’est manifestement trouvée une (les Forces Vives de Guinée) pour avoir initié un dialogue inter-guinéen, qui «n’en était vraiment pas un» pour ces dernières. Et ces dernières, qui réclament à cor et à cri un vrai DIALOGUE POLITIQUE, ont décidé de «se retirer des consultations improductives et de reprendre les manifestations dans les rues et sur les places publiques». Et pourtant ces consultations, avec les autorités de la Transition, étaient évidemment placées sous l’égide des Chefs religieux. 

Les Chefs religieux

 

— Des Guinéens en parlent …

 

Mohamed Cissé : «Le problème auquel le processus de dialogue est confronté est que certaines demandes ne sont ni politiques ni objectives»

«Le dialogue est la voie de stabilité dans tout pays qui aspire à la grandeur. Il doit être permanent dans la marche du pays; plus forte raison en période de crise.

Le problème auquel le processus de dialogue est confronté est que certaines demandes ne sont ni politiques ni objectives. Elles sont fondées sur l’affaiblissement de la justice et le partage de pouvoirs. Au lieu d’agir pour un retour serein à l’ordre constitutionnel, ils se battent pour rentrer dans le gouvernement, avoir plus dans le CNT et partager les régies.

Objectivement, la meilleure chose qu’on pourrait faire pour les personnes en prison, c’est d’agir pour que leur procès se tienne et de manière équitable. Ils trouveront la tranquillité dans cela si non l’opinion continuera à les traiter de ceux qui ont échappé à la justice par deal politique.

Vous avez vu d’autres qui ont toujours réclamé le jugement soutenant qu’il n’y a rien sur eux. Dès que leur procès a été annoncé, d’autres arguments sont sortis pour dire que ce n’est pas équitable. Sinon un procès retransmis à la télévision et sur les réseaux sociaux est gage de transparence pour celui qui estime que son dossier est vide.

Il faut savoir raison garder et apprendre enfin à mettre l’intérêt de la Guinée au cœur du combat.

Mohamed Cissé, Porte-parole du PEDN (Parti de l’Espoir pour le Développement National)

 

Ousmane Tolo Soumah : «Le CNRD  n’a pas la volonté de dialoguer avec les hommes politiques et certains membres de la société civile»

«Pour répondre à votre question [Pourquoi le dialogue politique est-il si difficile en Guinée ?], je dirai que le dialogue n’est pas difficile en Guinée. C’est que les hommes, qui doivent donner la garantie à ce dialogue politique, ce sont ces hommes ou autorités qui sont difficiles. Si vous remarquez très bien dans un dialogue bien déterminé, chacune des parties prenantes vient avec des propositions. Si ces propositions sont déjà là, il s’agit seulement de trouver un angle de solutions par rapport  à ces différentes propositions. Mais qui doit donner la garantie ? C’est l’Etat ! Et si l’Etat, lui-même, vient avec un manque de volonté. Il faut savoir que le dialogue sera très difficile. C’est ce que nous remarquons aujourd’hui. L’Etat guinéen n’a pas la volonté de dialoguer avec les politiques. Si vous prenez l’exemple sur Lansana Conté (défunt et deuxième Président de la République de Guinée, ndlr), son dernier moment, vous avez très bien suivi, ce qui s’est passé entre lui, les politiques et les membres des organisations de la société civile. Les Forces Vives avaient demandé au Président (Conté) de nommer un Premier Ministre. Un poste qui n’était pas prévu par la Constitution. Mais comme le Président de la République d’alors, Lansana Conté, qui voulait dialoguer, sincèrement et réellement avec les hommes politiques, avait accepté la proposition de ces instances.  Mais ce que nous, nous remarquons aujourd’hui, et nous avons toujours dit que le CNRD (Comité National pour le Rassemblement et le Développement, ndlr) a un agenda caché. Le CNRD ne veut pas dialoguer, et avec les hommes politiques, et certains membres de la société civile. C’est ce qu’il faut comprendre aujourd’hui. Ils (membres du CNRD) n’ont pas la volonté. C’est un manque de volonté qui rend difficile le dialogue en Guinée, aujourd’hui. Sinon sans quoi, tous les paramètres sont là hein pour trouver, au moins, des solutions à ce qui se passe par rapport à ces dix points, par rapport au chronogramme (de la transition), ainsi de suite. Mais ce qu’il faut retenir que l’autorité guinéenne n’a pas la volonté de dialoguer avec les hommes politiques et certains membres de la société civile. C’est ce qui rend difficile le dialogue en Guinée. Donc il y’a un manque de confiance, il y’a un manque de volonté. Donc c’est comme ça, c’est ce que j’ai compris de ce que nous sommes en train de faire» 

Ousmane Tolo Soumah, Secrétaire Général de la Jeunesse de l’UFR (Union des Forces Républicaines)

 

Souleymane Doumbouya : «Il est donc plus important de régler la question de l’exequatur avant de se lancer dans une quelconque procédure de dialogue»

«Les conditions qui entourent le dialogue est un premier facteur. Ces conditions visent à consolider des intérêts catégoriels que des intérêts collectifs et généraux. 

 En second, la mise en œuvre pose toujours problème même si des compromis ont été trouvés en partie prenante à cause de la non sincérité des acteurs.

Il est donc plus important de régler la question de l’exequatur avant de se lancer dans une quelconque procédure de dialogue»

 Souleymane Doumbouya, Consultant socio-économique

 

Par Rédaction de Farafinainfo.com