Pr. Bano Barry : «…, si on veut réduire le nombre de partis politiques,… »

Farafinainfo.com – Actualités Sociopolitiques GuinéennesPr. Alpha Amadou Bano Barry, ancien Ministre de l’Education Nationale, Enseigant-Chercheur, était, ce mardi 1 mars 2023, de l’émission «Les Grandes Gueules» de nos confrères d’Espace TV pour passer en revue l’actualité guinéenne particulièrement la rédaction de la future Constitution et la réduction des partis politiques. 

«L’une de mes spécialités porte sur la sociologie politique. Quand je regarde le système politique guinéen, je me rends compte qu’il y a de la difficulté à le faire fonctionnement. Donc au lieu de chercher, comme dans l’individualisme idéologique, les individus, je suis parti chercher des structures. L’élément qui structure le débat démocratique, le débat politique dans un pays, se trouve dans la Constitution. Si vous regardez la Constitution, vous allez comprendre pourquoi certaines choses se font, d’autres ne se font pas. Quand vous regardez la Constitution depuis 1958. Vous pouvez comprendre pourquoi, tous les Guinéens le disent dans tous les cafés, le Président est très puissant ! En réalité, c’est dans la Constitution guinéenne de 1958, l’Article 25. Le Président (de la République) nomme à tous les emplois civils et militaires.», dit-il pour porter un regard de sociologue sur la scène politique de son pays tout en rappelant : «En 2010, on a voulu diminuer la toute-puissance du Président en introduisant deux Articles qui étaient pratiquement contradictoires. Et on a dit le Premier Ministre va nommer à des emplois, le Président va nommer à des emplois, on a dit une Loi Organique va permettre de déterminer la part du Président et la part du Premier Ministre. Cette Loi Organique n’a jamais été prise.»

«Les partis politiques sont extrêmement puissants»

«L’autre débat que vous entendez souvent, c’est de dire les partis politiques sont très puissants. En réalité, ils sont puissants à partir de 1990, c’est vrai que le PDG (Parti Démocratique de Guinée, ndlr) était unique et s’est imposé. Mais à partir de la Constitution de 1990 a fait l’Article 3 qui dit : Seuls les partis politiques présentent aux élections nationales, et on a ajouté à cette disposition, une autre disposition le mode électoral. Les 2/3 des députés sont élus sur une liste nationale présentée par des partis et 1/3 à l’uninominal. Quand vous combinez les effets de ces deux éléments, ça rend les partis politiques extrêmement puissants. Et après naturellement, les partis politiques qui se créent de façons très importantes. Et les gens sont étonnés qu’il y ait beaucoup de partis politiques. C’est pourquoi, je me demande si on sait ce que l’on veut en Guinée ? On crée des lois pour favoriser la multiplicité des partis, et après  on entend les gens dire qu’il y en a beaucoup. Ecoutez dans tous les pays, si on veut réduire le nombre de partis politiques, il y’a des textes, il y a des documents, il y a des études qui ont été réalisées, qui vont certainement montrer ce qu’il faut faire.», regrette le Professeur Bano.

El Hadj Karamoko Touré