Ce dimanche 27 décembre 2020, les 7, 5 millions d’électeurs nigériens sont appelés aux urnes pour élire leur Président de la République pour les cinq (5) prochaines années parmi 30 candidats en lice pour cette élection présidentielle nigérienne 2020. Mahamadou Issoufou, Président sortant de la République du Niger, soutient Mohamed Bazoum, son vieil ami de plus trente ans de compagnonnage politique. Son successeur désigné, mais le peuple nigérien aura le dernier mot.
Sa nationalité mise en cause
Mohamed Bazoum est un acteur de la vie politique nigérienne depuis et bras droit du président sortant, qui a refusé de s’offrir un troisième mandat comme ses deux homologues présidents guinéen et ivoirien. Depuis trente ans de compagnonnage politique, Mahamadou Issoufou et Mohamed Bazoum ont évidemment partagé beaucoup de choses ensemble : les dures années de l’opposition, les joutes électorales soldées par des défaites, les purs moments de jouissance du pouvoir. Bazoum fut député à l’Assemblée Nationale du Niger et a occupé d’importants postés ministériels deux fois Ministre des Affaires étrangères, Ministre d’Etat à la Présidence, chargé de l’organisation de la réélection du Président Issoufou et il est présentement Ministre d’Etat, Ministre de l’Intérieur, de la Sécurité publique, de la Décentralisation et des Affaires coutumières et religieuses. Jusque-là, Mohamed Bazoum est un Nigérien comme tout citoyen du Niger sans aucun problème, mais il a fallu qu’il se présente à la magistrature suprême de son pays que ses détracteurs mettent au goût du jour le disque rayé de «l’Ivorité» avec une sonorité bien nigérienne. Et comme en atteste ce passage d’un article de presse se référant de l’éclairage de Me Bechir Amadou : «Le cas de Bazoum est d’ailleurs pire pour envisager sa candidature à la magistrature suprême, car, non seulement, il ne peut prouver qu’il est né au Niger, mais il est également incapable de démontrer qu’un, au moins, de ses parents, est nigérien»
Candidat du parti au pouvoir
Mohamed Bazoum, qui est le candidat du Parti Nigérien pour la Démocratie et le Socialisme (PNDS – Taraya), est le grand favori de cette élection présidentielle nigérienne 2020. En plus d’être le vieil ami du président sortant, cet ancien professeur de philosophie a nommé le fils de ce dernier, Sani Mahamadou Issoufou, son Directeur Nationale de Campagne. Un jeune de 37 ans, qui a fait ses études aux Etats-Unis d’Amérique et en Angleterre, est actuellement Directeur de Cabinet Adjoint à la Présidence après avoir été Conseiller spécial du Président. Et les partisans du candidat du parti au pouvoir, qui prônent la continuité des œuvres de Mahamadou Issoufou, ont pour consigne de vote «Votez Bazoum pour consolider et avancer» Sauf que Mohamed Bazoum est seul contre tous les autres candidats.
Tous contre un
Maahamane Ousmane, Seini Oumarou et autres candidats en lice pour cette présidentielle nigérienne de ce dimanche 27 décembre 2020 se sont, plus, battus sur le terrain juridique que dans l’arène politique. Ils ont tout tenté pour disqualifier Mohamed Bazoum. Et les nouveaux constitutionnalistes, qui naissent à la veille des élections présidentielles africaines, ont défendu, bec et ongles, en criant, haut et fort, sur tous les toits nigériens que ce dernier «ne répond pas aux critères définis par la loi fondamentale» pour être candidat à la magistrature suprême, mais en vain. Mais, il ne reste plus que les urnes et 7,5 millions d’électeurs nigériens pour départager les 30 candidats en lice.
El Madios Ben Chérif