Procès du 28 Sept : «Nous entrons dans la phase macabre de ce procès» dixit Me Paul Y. Kourouma

Farafinainfo.com – Actualités Sociopolitiques Guinéennes – Me Oury Baïlo Bah, victime des douloureux et tristes événements du 28 Septembre 2009, était, ce mardi 14 février2023, à la barre du tribunal criminel de Dixinn, délocalisé à Kaloum et a pleuré son défunt frère El Hadj Hassan Bah. Quel moment de vive émotion dans la salle !

Me Oury Baïlo Bah laisse entendre : «J’ai dit tout de suite en répondant l’un de vos confrères qu’il ne connaissait pas personnellement ces gendarmes. Pour les identifier, il faut leur donner des noms. Il savait quand même que c’étaient des gendarmes. Il pouvait quand même identifier les différents corps : police, gendarme, militaire» pour répondre à cette question d’un avocat : «Est-ce que votre petit frère a pu identifier les gendarmes qui étaient avec le Colonel Moussa Tégboro Camara ?». Et d’informer: «Mon frère se trouvait à l’intérieur même du stade, il a même prié sur le gazon avant l’intervention des militaires. C’est à l’intérieur du stade qu’il a trouvé la mort.». L’avocat rappelle : «Et pourtant le Colonel Tégboro n’est jamais rentré à l’intérieur du stade hein !». Me Oury Baïlo Bah réplique : «Moi, je vous ai dit que c’est le Colonel qui l’a tué ? Je n’ai jamais dit que ce sont les gendarmes qui ont tué mon petit frère».

« … la phase macabre de ce procès»

Me Paul Yomba Kourouma prend la parole et déclare : «C’est avec beaucoup d’afflictions que nous prenons la parole pour nous adresser à vous. Nous entrons dans la phase macabre de ce procès, la phase funéraire. Vous voyez que la température a baissé (…). La question de la vie ou survie de votre frère ne se pose plus n’est-ce pas ?». Me Bah répond : «Pas à notre niveau en tout cas ! Ma mère est morte en apprenant la nouvelle du décès de son fils, j’ai oublié de le mentionner. Quand j’ai dit à ma maman que mon frère était dans un état tel qu’on ne pouvait le transporter : elle m’a demandé même s’il était en bouillie de le mettre dans des plastiques de lui envoyer. Alors, imaginez qu’elle n’a pas pu supporter, neuf mois plus tard, elle a rendu l’âme. Elle n’était plus d’elle-même». L’avocat souligne : «Ce qui m’a choqué, c’est que vous dites que la vue des corps avait été empêché en présence même du Ministre de la Santé, c’est bien ça ?». Me Bah de répondre : «En tout cas, quand on nous a dispersés à la morgue nous empêchant d’y accéder à la morgue pour savoir si nos proches étaient-là»

Hadja Saran Camara