RÉBELLION. Une crise majeure entre la RDC et le Rwanda s’intensifie, après plusieurs mois d’échecs diplomatiques. Retour sur une situation désastreuse.
Par Moussa Diop, Journaliste Farafinainfo.com
La situation sécuritaire en République démocratique du Congo (RDC) reste critique, marquée par une recrudescence des tensions avec le Rwanda. La résurgence du groupe rebelle M23, historiquement accusé de bénéficier du soutien de Kigali, a ravivé un conflit dont les répercussions se font lourdement sentir dans la région du Nord-Kivu. Cette crise, qui s’intensifie depuis plusieurs mois, a récemment conduit Kinshasa à rompre ses relations diplomatiques avec le Rwanda.
Chiffres glaçants
Le M23, dont les origines remontent à une rébellion tutsie en 2012, a mené une série d’offensives depuis 2022. Les récentes actions du groupe ont culminé en janvier 2025 par une prise temporaire de Goma, la capitale provinciale du Nord-Kivu, provoquant un véritable drame humanitaire. Selon des sources officielles, 773 corps ont été recensés dans les morgues de la ville et près de 2 880 personnes ont été blessées en l’espace de quatre jours. Ces chiffres glaçants témoignent de la gravité de la crise.
La tentative du M23 de redorer son image sous la direction de Corneille Nangaa, ancien président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), ne parvient pas à dissiper les soupçons de collusion avec Kigali. Ce repositionnement stratégique est perçu par Kinshasa comme une simple manœuvre visant à légitimer des actions militaires condamnables.
Rupture diplomatique
Face à cette situation alarmante, les tentatives de médiation régionales, notamment sous l’égide de l’Angola, ont échoué. Les pourparlers engagés depuis 2021 pour apaiser les tensions entre la RDC et le Rwanda n’ont produit aucun résultat tangible. La rupture diplomatique entre les deux États souligne cet échec patent et fait craindre une escalade encore plus grave.
Il est urgent que la communauté internationale prenne ses responsabilités. Une approche concertée, incluant les puissances régionales et internationales, est indispensable pour encourager une désescalade militaire et promouvoir un dialogue sincère entre les deux nations. Stabiliser la région des Grands Lacs nécessite une volonté politique forte et des engagements fermes en faveur d’une paix durable.
Ce conflit, qui affecte des millions de civils, ne saurait rester un dossier régional négligé. La paix au cœur de l’Afrique centrale est une priorité stratégique et humaine que le monde ne peut plus ignorer.
M.D
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