Silence ! Ça parle de paix et de réconciliation au pays de Nana Houphouët-Boigny (Par Sayon Mara)

Onze ans après les massacres interethniques ayant fait plus de trois (3) mille morts en Côte d’Ivoire, le Président Alhassane Ouattara et l’ancien Président ,Monsieur Laurent Gbago ,décident de fumer le calumet de la paix et de tourner ces pages sombres ayant jalonné l’histoire socio-politique de leur pays entre 2010 et 2011.

Les avis restent partagés concernant cette rencontre historique d’hier Mardi 27 Juillet 2021. Si pour d’aucuns c’est un acte fort et salutaire que viennent de poser ces deux principales personnalités concernées par la crise de 2010 pour la paix et la réconciliation, pour d’autres par contre, cette rencontre est une insulte à la mémoire des victimes des exactions commises pendant cette période de crise politique entre 2010 et 2011.

L’un dans l’autre, toujours est-il que cette rencontre devrait servir de leçon à ceux qui sont prêts à sacrifier leur vie pour des causes politiques. Malgré le nombre de victimes, curieusement, aucun coupable n’est trouvé. Ni ADO, ni Gbago, ni Guillaume Soro, ni Blé Goudé ne sont responsables de ces massacres, du moins selon le jugement rendu par la CPI. Qui sont alors les véritables responsables de ces tueries de la crise post-électorale ivoirienne ?

Cette question vaut tout son pesant d’or aujourd’hui, car s’il y a eu massacres de populations, c’est qu’il y a bel et bien des gens qui ont minutieusement préparé et commis ces actes ignobles et regrettables.

Par ailleurs, des guinéens qui comparent cette situation ivoirienne à celle de notre pays doivent savoir que si les fils et filles du pays de Nana Houphouët-Boigny parlent de paix et de réconciliation aujourd’hui, ils ont véritablement raison dans la mesure où leur pays a basculé, à un moment donné de son histoire, dans la guerre civile ayant fait des milliers de morts. Ce qui n’est aucunement le cas chez nous ici, en Guinée. Donc, que les gens arrêtent de comparer ces deux situations qui sont diamétralement différentes.

 Sayon MARA, Juriste