Soninké Diané, Acteur du Développement: «Cette transition, on doit la réussir pas pour soi, mais pour la Guinée»

Ce lundi 17 janvier 2022, la Rédaction de Farafinainfo.com a fait réagir l’un de ses chroniqueurs, Soninké Diané, Acteur du Développement de son état aux faits marquants de l’actualité de la semaine écoulée en République de Guinée et dans la sous-région – Actu de la Semaine en 3 Questions – Entretien …

Le Colonel Mamadi Doumbouya, Président de la Transition en Guinée, a rencontré les différents acteurs  socio-politico-économiques et religieux du pays aux allures d’une nouvelle concertation qui ne dit pas son nom. Quelle lecture faites-vous de ces différentes rencontres ?

C’est toujours salutaire de telle rencontre entre la classe politique et l’exécutif en vue de créer une atmosphère de confiance. Mais dans notre cas, ça prend une autre tournure, ce n’est pas très rassurant. Regardez un peu, le scénario du Palais (du Peuple) pour le départ pour le Palais Mohammed V, c’est ridicule. On n’est plus à ce stade. L’effort doit être fait pour mettre en place le CNT (Conseil National de la Transition), baliser le terrain pour les préparatifs des prochaines élections, accentuer aussi les efforts sur l’administration dans son ensemble.

Le CNDR (Comité National du Rassemblement pour le Développement), le gouvernement (de la Transition), la classe politique, la société́ civile, les citoyens, les religieux etc.… devraient être des partenaires plutôt que des adversaires. Ce qui serait plus profitable au peuple de Guinée. Aussi, il est nécessaire d’avoir des stratégies incitatives pour encourager l’adhésion de la population aux différents projets de la transition, qui à terme leur sont destinés afin d’améliorer leurs conditions de vie. Je finis par cette citation d’un célèbre homme politique africain «La catastrophe arrive vite quand on n’a pas le courage de se parler, d’échanger, regarder l’autre, de faire confiance à l’autre si différent et si proche aux voisins si sacrés, aux amis si chers (es), aux partenaires si nécessaires quand tout se réduit au pouvoir, à la quête du pouvoir ! Aux problèmes politiques, il faut des vraies solutions politiques m, pas de faux-fuyants. Elles peuvent être difficiles à trouver, mais nous devons les trouver ensemble à coup de concessions, de compromis conforme à l’État de droit, à la démocratie. Les problèmes politiques mal résolus finissent par prendre des dimensions régionalistes, puis ethniques, puis religieuses et conduisent à l’anarchie. Il nous faut aujourd’hui dans tous nos pays un fond politique apaisé pour pouvoir bien aborder et résoudre les difficiles situations économiques et sociales. »

Les Chefs d’Etat et Gouvernement de la CEDEAO (Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest) ont eu la main très lourde contre le Mali plutôt le Colonel Assimi Goïta et ses putschistes frères, qui sont au pouvoir en République du Mali. Les panafricanistes africains, qui voient la France derrière les sanctions de la CEDEAO, sont vent debout contre les autorités françaises et dénoncent lesdites sanctions. Faut-il faire l’amalgame entre les sanctions de cette organisation sous-régionale, qui sont une invite du retour à l’ordre constitutionnel et la présence de la France au Mali ?

Le Mali est un grand pays de l’Afrique, chaque portion du territoire de cette nation est une histoire pour les Peuples d’Afrique de l’Ouest. Il faut sauver le Mali en aidant son armée à bouter hors d’Afrique les terroristes. Les sanctions sont difficiles pour le peuple du Mali, qui souffre de l’échec collectif des acteurs politiques et sociaux. Panafricain que je suis je veux bien la normalité au Mali, mais le principe de la réalité est évident. Il est impossible d’organiser les élections au Mali en ce moment. Je ne pense pas que les élections soient le problème du peuple Malien. Le peuple Malien veut d’abord la paix et après la refondation du pays par de modèle de gouvernance tenant compte l’aspiration profonde du peuple puis en dernier instant les élections présidentielles et les autres scrutins locaux. Je demande humblement à la CEDEAO (Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest), l’UA (Union Africaine) et les autres partenaires de se donner la main pour aider le Mali à recouvrer la paix sur l’ensemble du territoire.

Le CPP (Collectif des Partis politiques), qui vient juste de voir le jour en Guinée, se fissure pour une histoire de porte-parole. Cette mésentente de la classe politique guinéenne n’est-elle pas du pain béni pour le Comité National du Rassemblement pour le Développement (CNRD), la junte au pouvoir en Guinée ? 

La classe politique guinéenne frise la foire aux cancres. La question, pourquoi une multitude de collectifs ou de coalitions politiques ? Cela veut dire qu’il y a un sérieux problème, cette classe politique ne mesure pas encore la responsabilité qui lui incombe. Sinon, elle ne peut pas se permettre un tel théâtre à chaque fois que l’avenir du pays est en jeu. Cette transition, on doit la réussir pas pour soi mais pour la Guinée. Cela nécessite un effort de tous. Le réveil patriotique doit être constant et ferme. Il faut que nos acteurs politiques puissent nous faire rêver par des visions politiques et programmes politiques afin de nous éloigner des dimensions irrationnelles pour un militantisme citoyen.

Rédaction de Farafinainfo.com