Soninké Diané, Acteur du Développement : «La démocratie, c’est la volonté du peuple et non celle d’un homme»

Ce lundi 15 mars 2021, la Rédaction de Farafinainfo.com a fait réagir l’un de ses chroniqueurs, Soninké Diané, Acteur du Développement de son état aux faits marquants de l’actualité de la semaine écoulée en République de Guinée et dans la sous-région – Actu de la Semaine en 3 Questions- Entretien …

Honorable Mamadou Sylla, le Chef de file de l’Opposition guinéenne, multiplie les sorties médiatiques et les contacts avec les institutions de la République certes, mais il a du mal à se faire reconnaître par l’aile dure de l’opposition. La preuve entre les lignes d’une déclaration attribuée par Etienne Soropogui, leader de la formation politique «Nos Valeurs communes» : «votre seule et unique obsession est votre reconnaissance…». Le président du parti UDG (Union Démocratique de Guinée), qui ne cesse d’œuvrer pour un apaisement du climat politique en République de Guinée, doit-il changer sa stratégie ou continuer sur sa lancée ?

Une belle image de la démocratie guinéenne, la pluralité des approches constructives afin d’aboutir à un climat serein, passage ultime pour la consolidation de l’acquis démocratique. L’approche de Sylla est pertinente, la douceur en démocratie est vivement souhaitée en Guinée. Les politiques en Guinée doivent s’éloigner de la violence et la vulgarité, ce sont les recettes qui ne marchent pas ici. Je finis par cette citation d’un célèbre homme politique africain « La catastrophe arrive vite quand on n’a pas le courage de se parler, d’échanger, regarder l’autre, de faire confiance à l’autre si différent et si proche aux voisins si sacrés, aux amis si chers (es), aux partenaires si nécessaires quand tout se réduit au pouvoir, à la quête du pouvoir ! Aux problèmes politiques, il faut des vrais solutions politiques pas de faux-fuyants. Elles peuvent être difficiles à trouver, mais nous devons le trouver ensemble à coup de concessions, de compromis conforme à l’État de droit, de compromis démocratique. Les problèmes politiques mal résolus finissent par prendre des dimensions régionalistes, puis ethniques, puis religieuses et conduisent à l’anarchie. Il nous faut aujourd’hui dans tous nos pays un fond politique apaisé pour pouvoir bien aborder et résoudre les difficiles situations économiques et sociales. »

Le défunt Premier Ministre Ivoirien, Hamed Bakayoko, a modestement vécu parmi les siens tout en étant très proche d’eux et servi honnêtement ses compatriotes et autres africains. Aujourd’hui, toute l’Afrique ou presque le pleure ! N’est-ce pas peut-on dire sans ambages que Hambak n’a pas vécu inutilement ?

Je m’incline devant sa mémoire, mes sincères condoléances à sa famille biologique, politique et au peuple ivoirien. Il fut un homme humble et serviable, de nos jours, c’est une qualité rare vu son rang. En lisant son parcours, les témoignages sont très touchants, ce qui doit interpeller tout le monde, la vie est un passage, laissons à la postérité des œuvres nobles et humanistes… Hambak était l’idole des jeunes de la Côte d’Ivoire et de toute la jeunesse d’Afrique, il incarnait le visage humain et social de la politique. Il a vécu pour rendre heureux et joyeux les hommes, les femmes, les jeunes, les orphelins, les veuves, les démunis et les hommes de cultures….. Il fut simplement un homme qui a marqué son époque, une étoile d’Etat qui a imposé sa marque de leader serviteur et transformationnel.

Mahamadou Issoufo, Président de la République du Niger, qui a renoncé à briquer un troisième mandat à la tête du Niger, est récipiendaire du Prix Mo Ibrahim pour «le leadership et l’excellence en Afrique». Une récompense financière pour assurer et rassurer les futurs jours du futur citoyen nigérien ordinaire. Une récompense bien méritée ou pas ?

Vous savez chaque organisation à ses critères de récompenses. C’est cas même antinomique que le Président Mahamadou Issoufou qui a écarté son principal challenger de la course à la présidentielle puisse être récipiendaire d’un prestigieux prix Moh Ibrahim. Il ne faudrait pas que les élections ou la démocratie se limitent au semblant d’alternance. La démocratie c’est la volonté du peuple et non celle d’un homme.

Rédaction de Farafinainfo.com