Ce lundi 24 août 2020, la Rédaction de Farafinainfo.com a fait réagir son invité aux faits marquants de l’actualité de la semaine écoulée en Guinée, au Mali et Côte d’ivoire –Actu de la Semaine en 3 Questions– Entretien…
Que pensez-vous de la caution de candidature à la présidentielle guinéenne 2020 de 800 millions fixée par la CENI (Commission Électorale Nationale Indépendante) ?
Cette question de caution doit être revêtue par un sceau constitutionnel pour la doter d’un réel caractère juridique. Je pense que ce sont les spécialistes de la question qui ont décidé. Mon point de vue citoyen, il faut dorénavant aux acteurs politiques du pays aux décideurs de mettre l’accent de la lutte politique sur les valeurs non sur les moyens matériels, sinon nous risquerions d’avoir des narcotrafiquants, terroristes, des vendeurs d’illusions comme Président de la République. Nous voulons des partis politiques avec des valeurs idéologiques, porteur d’espoir aux populations en éducation citoyenne, civique et politique.
Quelle transition au Mali, vu que la page du Président Ibrahim Boubacar Keita est définitivement tournée en République du Mali ?
Il faut trouver une solution meilleure pour une très bonne gestion de la transition. Pour ne pas que la menace sécuritaire, s’élargisse à toute l’Afrique de l’Ouest. Il faut sauver le MALI, par une transition apaisée et associer tous les acteurs du pays. Ce cas malien doit servir de cas d’école pour les autres pays africains. Des coups d’Etat répétitifs s’expliquent par la qualité de l’élite politique, la sociologie de la population, le type de gouvernance. Il ne faut qu’on mette en place une transition dans le but uniquement d’organiser l’élection présidentielle en vue de permettre à un civil d’être élu. Il y’a lieu de revoir l’ensemble des institutions du Mali, corriger ce qui doit l’être, banaliser le terrain pour éviter de tel cas de figure. Il n’y a pas de durée optimale ou absolue pour une transition, l’essentiel c’est que la classe politique, la société civile, les universitaires, le CNSP (Conseil National pour le Salut du Peuple), le barreau, le corps des magistrats, les constitutionnalistes doivent se mettre autour d’une table et débattre des maux qui minent ce pays et tirer les conséquences qui s’imposent. Un débat national, de là, dépendra la qualité de la transition et de sa durée. Le Mali n’a plus droit à une précipitation dans les décisions. Il faut éviter de commettre les mêmes erreurs car c’est un mauvais exemple dans la construction démocratique en Afrique. Qui va diriger la transition n’est pas le problème, mais comment la gérer pour ne plus répéter les mêmes erreurs, je pense que c’est la bonne question en ce moment. Nous savons que c’est l’échec des pouvoirs civils qui fait que les militaires prennent le pouvoir par effraction que je condamne d’ailleurs. Je demande de la retenue aux acteurs sociopolitiques maliens, le voisin connait mieux tes maux. Il a la chance de voir plus loin que toi qui est si prêt. Le territoire Malien est une page d’histoire pour toute l’Afrique.
Les Présidents Alassane Ouattara et Alpha Condé sont investis candidats pour un troisième mandat du moins pour une troisième candidature à la présidence de la République. Vivement le troisième mandat dans les Etats de la CEDEAO (Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest) ?
La gestion du pouvoir en Afrique est complexe, car nos acteurs politiques sont pour la plupart des répétiteurs de l’approche de gestion occidentale du pouvoir. La gestion actuelle des pouvoirs ne tiennent pas compte de nos réalités sociologiques. Nous voulons le développement de nos pays, nous voulons plus de justice, plus de sécurité, plus de travail, plus de liberté, le partage équitable des richesses en faveur des populations, le développement durable, les meilleurs programmes d’éducation, de formation tenant compte de nos réalités et besoins. L’essentiel reste les défis citoyens pour nos nations. Oui à l’alternance politique, oui à la bonne alternative pour la stabilité de nos institutions
La Rédaction de Farafinainfo.com