SOUDAN : l’ONU condamne une attaque meurtrière près de Khartoum

DÉTRESSE HUMANITAIRE. Un bombardement sur un marché d’Omdourman fait au moins 60 morts et des dizaines de blessés. La crise au Soudan engouffre le pays dans une nouvelle détresse humanitaire. 

Par Moussa Diop, Journaliste Farafinainfo.com  

Le Soudan, ravagé par une guerre sanglante depuis près de deux ans, est une fois de plus le théâtre de violences meurtrières. Une attaque aérienne survenue le 1er février à Omdourman, en périphérie de Khartoum, a causé la mort d’au moins 60 civils et fait plus de 150 blessés. L’ONU a fermement condamné cette attaque « horrible » et « indiscriminée », attribuée aux paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR).

La Coordinatrice humanitaire de l’ONU au Soudan, Clémentine Nkweta-Salami, a dénoncé cette frappe meurtrière et les violences qui ont touché d’autres zones résidentielles de Khartoum ainsi que le Nord-Kordofan et la région du Darfour. « Ces attaques constituent de graves violations du droit international humanitaire et des droits de l’homme », a-t-elle déclaré, appelant à ce que les responsables soient traduits en justice.

Une crise humanitaire sans précédent

Depuis avril 2023, le conflit oppose les FSR aux forces régulières dirigées par le général Abdel Fattah al-Burhane. Cette guerre a causé des dizaines de milliers de morts et plongé le pays dans une grave crise humanitaire. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), plus de 32 000 personnes ont été tuées, et près de 20 millions de personnes ont besoin d’une aide humanitaire urgente. Près de 12 millions de Soudanais sont déplacés à l’intérieur du pays, dont 8,8 millions depuis le début du conflit, tandis que 3,3 millions ont trouvé refuge dans les pays voisins.

L’urgence d’une solution politique

La communauté internationale, dont l’ONU, exhorte les belligérants à mettre fin aux hostilités. « Les souffrances des civils durent depuis trop longtemps », a déploré Mme Nkweta-Salami, réaffirmant la nécessité d’éviter les cibles civiles et de respecter le droit humanitaire international.

Le chef de l’OMS, Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, a également exprimé sa préoccupation, rappelant une visite effectuée au Soudan en septembre dernier, où il a pu constater l’ampleur des dégâts causés par la guerre et rencontrer des réfugiés ayant fui vers le Tchad.

Malgré ces appels répétés, la paix semble encore hors de portée, alors que les violences se poursuivent, aggravant chaque jour la souffrance des civils.

 

M.D

 

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