Tabaski en Guinée : Difficultés des importateurs, Cherté du mouton & Astuces des pères de famille [Reportage]

Farafinainfo.com – [Tabaski en Guinée] – La fête de Tabaski ou l’Aïd El Kébir s’annonce à grand pas en Guinée, les pères de famille, qui sont à la recherche d’un bon mouton de Tabaski, sont confrontés à la cherté du mouton. Une cherté des prix qui s’explique en partie par les difficultés d’importation de bétail à Conakry à en croire les vendeurs-importateurs rencontrés par Farafinainfo.com. Des pères de famille trouvent des astuces pour se trouver un mouton de sacrifice à prix raisonnable. Reportage.  

«Cette année, je suis parti acheter les moutons jusqu’à Bamako, capitale malienne  pour revenir les vendre pour la fête de Tabaski. Et c’est ma toute première fois de franchir les frontières guinéennes», renseigne El Hadj Lamine Barry, vendeur de bétails à Ratoma, une des anciennes cinq (5) Communes de Conakry. Ça pousse autour de lui, animaux et les potentiels acheteurs.  Ça discute sans cesse. Il poursuit, dans ce brouhaha, et fait cas de ses dépenses effectuées : «J’ai passé cinq (5) jours sur la route entre Conakry-Bamako (aller-retour). Pour les frais de douane, j’ai payé 5.000.000 GNF. Et j’ai déplacé un véhicule de Siguiri (ville frontalière de Guinée) à Bamako à 2.000.000 GNF. La route est en bon état, c’est ce qui m’a facilité le périple en terre malienne».

Le choix du Mali n’est pas fortuit

Notre interlocuteur avance les raisons de son choix d’aller jusqu’à Bamako : «J’ai choisi d’aller au Mali, parce que leurs moutons peuvent faire plus de deux (2) semaines sans tomber malade. Parce que le gouvernement malien accompagne les éleveurs du pays en lançant  des campagnes de vaccination du bétail. Quant aux prix des moutons, ils varient entre 50.000 et 80.000 Francs. CFA, selon la qualité d’un mouton. Et même un mouton à 120.000F.CFA pour revenir les vendre à Conakry soit à 1.900.000 GNF, soit à 2.300.000 voire 2.500.000 GNF» tout en justifiant son choix par des révélations : «Tandis que l’an dernier, j’avais envoyé une trentaine de moutons achetés à Mamou et Dabola, et j’ai (malheureusement) enregistré plus de cinq (5) décès. Chez nous, on ne donne qu’à manger aux animaux et on se soucie rarement de leurs états de santé. Ceci dit que le gouvernement devrait penser à accompagner nos éleveurs». Visiblement El Hadj Lamine Barry n’est pas le seul et unique vendeur du bétail, qui a jeté son dévolu sur les moutons du Mali. La preuve entre les lignes des propos de Mamadou Aliou Diallo : «Personnellement, je n’ai pas voyagé cette année, mais j’ai donné l’argent à des amis qui ont acheté les moutons (que vous voyez) pour moi. Pour le moment, nous ne rencontrons pas de problème à part la nourriture, qui est un peu chère malgré la saison pluvieuse. Chaque jour, nous payons les herbes à 20.000 GNF, qui est, quand-même, insignifiant pour un troupeau de moutons».

Les astuces des pères de famille

Des pères de famille trouvent que «le mouton coûte trop cher» et ont des astuces pour se trouver un bon mouton. «J’ai un ami à Linsan. Je lui ai envoyé la somme de 1.500.000 GNF et plus le transport 100.000 GNF afin qu’il me trouve un mouton qui répond à toutes les exigences de la Sunna (du Prophète). Par contre, l’année dernière, j’avais trouvé un mouton à 1.300.000 GNF. Et vous voyez la différence des prix d’achat qui est de 300.000 GNF sans parler des frais de sa nourriture jusqu’au jour de fête», explique M. Bangoura, qui réside à Kobaya, commune de Ratoma. Même constat chez un autre père de famille, qui vit dans la ville de Karamoko Alpha Mo Labé joint par téléphone. «Ici à Labé, j’ai payé deux moutons pour la fête de Tabaski. L’un à 1.500.000 GNF et l’autre à 1.400.000 GNF. Le prix se négocie par rapport à la qualité de l’animal. Le mouton est cher cette année, certes, mais approximativement, c’est le même prix que l’année passée. Parce que j’avais acheté un mouton, à l’époque, à 1.300.000 GNF», se confie notre interlocuteur. Comparativement à l’année dernière, les prix des moutons en Guinée ont pris de l’ascenseur à Conakry et à l’intérieur, même si certains pensent à l’intérieur du pays que la différence n’est pas grande. Mieux, des Guinéens trouvent toujours des astuces pour moins dépenser en achetant leurs moutons à l’intérieur.

 

moutons, vaches et veaux au marché à bétail de Ratoma

 

Abdoulaye Baldé, Journaliste-reporter Tél/WhatsApp 620 05 64 64