Tabaski en Guinée : Faible affluence des clientes qui entraîne une baisse de prix

Farafinainfo.com – [Tabaski en Guinée] – La fête de Tabaski ou l’Aïd El Kébir pointe à l’horizon pour ainsi dire que c’est demain, mercredi 28 juin 2023, la fête en Guinée et dans d’autres pays. Pourtant, les clientes ne se bousculent guère devant la porte de Rima Couture pour prendre leur vêtement.

«Les personnes viennent au compte-goutte pour déposer leur habit à coudre, franchement pas comme avant. Un complet qu’on cousait à 300.000 GNF, il y a une année voire plus, on coud présentement ce complet à moins de 200.000 GNF, même à 180.000 GNF, parce que les affaires ne marchent pas. Il n’y pas d’argent (et tout le monde pleure). Et nous travaillons pour ne pas perdre nos clientes, qui n’ont plus les moyens financiers d’antan. Nous vivons les mêmes difficultés ou presque et devons être compréhensives». C’est ainsi que Mariame Condé, patronne de Rima Couture, a planté le décor de la triste réalité que vivent les couturières à quelques heures de la plus grande fête musulmane, l’Aïd El Kébir.

Les parties de cache-cache sont bannies

Entourée de ses jeunes apprenties couturières, elle nous apprend qu’elle travaille actuellement 24 heures sur 24 pour cause de la fête, sinon d’habitude, elle travaille de 9heures à 19heures puis elle rejoint sa demeure conjugale pour attendre l’arrivée de son cher époux. «Nous avons fini de coudre tous les vêtements des clientes. Nous avons une bonne approche de travail.  Certaines clientes viennent et n’arrivent pas à donner une bonne avance. D’autres viennent et payent les prix de deux voire trois complets vêtements. Et nous finissons rapidement les habits de ces dernières pour qu’on puisse utiliser cet argent pour acheter les accessoires des habits des clients qui n’ont donné qu’une petite avance. Elles reçoivent leurs vêtements dans un délai raisonnable et paient le reste de notre argent». Autant comprendre que la dame Condé ne fait pas partie des tailleurs, qui jouent à cache-cache avec ses clientes pour n’avoir pas honoré ses engagements.

Quelques modèles de la créatrice de mode

Mariame Condé dessine ses modèles et coupe  évidemment ses vêtements. Pour ce faire, elle a un tableau dans son atelier et sept machines à coudre dont quatre placées dans le petit atelier. Elle a de grandes ambitions, mais veut aller molo-molo pour réaliser ses rêves. «Je dessine mes modèles devant les clientes pour qu’elles puissent faire un choix, et pour aider certaines d’entr’elles à avoir une idée précise de leur choix». Mariame Condé a désormais sept jeunes filles qui apprennent le métier chez elle et qui travaillent pour elle. Elles étaient dix autrefois. Voici quelques modèles de ses créations.

Abdoulaye Baldé