Ce lundi 11 janvier 2021, la Rédaction de Farafinainfo.com a fait réagir de l’un de ses désormais invités, Talibouya Aidatra, communicant/journaliste de son état, aux faits marquants de l’actualité de la semaine écoulée en République de Guinée et dans la sous-région –Actu de la Semaine en 3 Questions– Entretien…
MackySall, Président de la République du Sénégal, a décrété le couvre-feu dans les régions de Dakar et Thiès pour cause de crise sanitaire, mais depuis quelques jours, le feu couve à Dakar et sa banlieue. Quelle lecture faites-vous de cette situation ?
Effectivement, face à la montée des cas de contamination à la COVID-19, le Président de la République a décrété l’état d’urgence assorti d’un couvre-feu dans les régions de Dakar et Thiès de 21h à 6h du matin. Ces deux régions font 90% des cas positifs. Malgré la menace du coronavirus qui pèse sur notre pays avec son décompte macabre, des jeunes inconscients envahissent les rues de certains quartiers avec des pneumatiques en flamme pour faire obstruction aux Forces de l’ordre dans le cadre de leur mission. Des scènes de violence qui n’honorent pas notre cher Sénégal. C’est vraiment déplorable ce que nous avons vu dans les différents quartiers de Dakar. Notre pays ne mérite pas ces agissements de la part de certains de ses fils. Je les invite à répondre à l’appel lancé par le président de la République le 31 décembre 2020 en ces termes : «La responsabilité de chacun est engagée dans la lutte pour la préservation de nos vies et de notre santé. » Toutefois, il faut préciser qu’à l’instar des autres peuples d’Afrique, certains Sénégalais ne croient pas à l’existence de cette maladie, d’autres la considèrent comme étant la maladie des pays occidentaux. Cette situation que nous vivons aujourd’hui en Afrique actuellement, est le fruit de la mauvaise communication des activistes depuis le début de la pandémie.
Enfin le Président Sall a signé les Décrets d’application du Code de la presse. Un décret qui a été diversement accueilli. La preuve, RSF (Reporters Sans Frontières) préconise l’amendement de certaines dispositions, car le Code maintient des sanctions pénales très lourdes pouvant aller jusqu’à deux ans de prisons pour des faits de diffamation … Qu’en pensez-vous ?
A l’instar des autres confrères, je me réjouis de la signature du décret d’application du nouveau Code de la presse. La presse sénégalaise a besoin d’être assainie. Cette nouvelle législation fera changer beaucoup de choses, surtout la précarité dans laquelle vivent certains journalistes sénégalais. Toutefois, il faut préciser qu’aucun Code n’a fait l’unanimité dans le monde. Ce Code est le fruit des années de travail de la presse, des partenaires, de la société civile, des parlementaires et de l’Etat. Une occasion pour moi de féliciter et ceux et celles qui ont fait ce travail qui permettra aux journaliste de vivre de leur métier et de mettre de l’ordre dans le secteur.
La levée des fonds 125 millions de F.CFA du PASTEF relance le débat au Sénégal sur le financement des partis. Selon le journal l’As, Ousmane Sonko a transmis tous ses comptes au Ministère de l’Intérieur. Ce geste pourrait clore ce débat ? Pastef fait-il si peur au pouvoir du Président Sall sachant que Macky avait déclaré avoir profité des cotisations de ses militants de la diaspora dans le financement de l’APR (Alliance pour la République) ?
Il ne faut pas confondre état financier et levée de fonds. Tout parti politique a obligation de déposer son état financier au Sénégal en fin d’année. Pour la levée de fonds, elle consiste à chercher de l’argent pour le parti. Le Ministre de l’Intérieur, Antoine Felix Diome n’a fait qu’un rappel de l’article 3 de la loi n° 81-17 du 6 mai 1981 relative aux partis politiques, modifiée par la loi n°89-36 du 12 octobre 1989. Que dit cet article ?: « Les partis politiques ne peuvent bénéficier d’autres ressources que celles provenant des cotisations, dons et legs de leurs adhérents et sympathisants nationaux et des bénéfices réalisés à l’occasion de manifestations. » En ces périodes de terrorisme à travers des financements occultes, le Ministre de l’Intérieur a raison de mettre en garde le parti Patriotes du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité́ (PASTEF) sur sa levée de fonds à l’international car les textes disent que « tout parti politique qui reçoit des subsides de l’étranger ou d’étrangers établis au Sénégal s’expose à la dissolution.» En d’autre terme, seuls les Sénégalais peuvent financer les partis politiques y compris ceux de la diaspora. Jusqu’à l’heure où vous lisez entre ces lignes, il n’est dit nulle part qu’il a bénéficié de financement de l’étranger. Pour le Président Macky SALL, vous avez bien dit « des cotisations de ses militants de la diaspora dans le financement de l’APR ». Les militants de la diaspora sont des Sénégalais à part entière.
Rédaction de Farafinainfo.com