Talibouya Aidara, Journaliste : « Le Président Issoufou doit comprendre que le pouvoir ne se partage pas »

Ce lundi 1er mars 2021, la Rédaction de Farafinainfo.com a fait réagir de l’un de ses chroniqueurs Talibouya Aidara, communicant – journaliste de son état, aux faits marquants de l’actualité de la semaine écoulée en République de Guinée et dans la sous-région – Actu de la Semaine en 3 Questions – Entretien…

Macky Sall, Président de la République du Sénégal, s’est fait vacciner contre le Coronavirus montrant la voie de la vaccination à ses compatriotes les plus sceptiques contre ce vaccin anti-Covid-19, mais apparemment certains sénégalais ne sont toujours pas du tout convaincus. Que faut-il faire pour sensibiliser ces derniers ?

Effectivement la campagne de vaccination est lancée au Sénégal suite à la réception par le Sénégal de 200000 doses du vaccin chinois SINOPHARM. Le Président de la République s’est fait vacciner au vu et au su de tous. En ces périodes où il est noté une réticence au niveau des populations, cette vaccination du Président Macky Sall est venue à son heure. Il faut préciser qu’à l’instar des autres peuples d’Afrique, les Sénégalais aussi sont victimes de la désinformation sur les vaccins contre le COVID-19. Raison pour laquelle, le Ministère de la Santé a élaboré une stratégie de sensibilisation, qui est en train de donner des résultats. Au jour d’aujourd’hui plus de 21 600 personnes se sont fait vacciner au Sénégal avec un ciblage prioritaire qui comprend les personnes de plus de 60 ans, le personnel de santé et les personnes atteintes de maladies chroniques.

Le Professeur Alpha Condé, Président de la République de Guinée, a prorogé l’état d’urgence sanitaire d’une période de trois et annoncé le port obligatoire du masque pour cause de l’augmentation des cas de contamination. Pourquoi tant de relâchement des gestes barrières dans les pays ouest-africains ?

Ce relâchement est noté presque dans tous les pays d’Afrique. Je pense que les raisons se situent à différents niveaux, mais le plus grave est la désinformation. C’est-à-dire les fakenews. Sur cette liste s’inscrit aussi les difficultés économiques, mais également la durée de la pandémie. Je pense que le Président Alpha Condé a raison de proroger l’état d’urgence sanitaire. C’est juste pour sauver des vies face à cette pandémie avec son décompte macabre de plus de 3 000 000 morts dans le monde.

Mohamed Bazoum, candidat du pouvoir, a été élu Président de la République du Niger avec 55,75 % des voix : le grand favori a tenu son rang lors du second tour de la présidentielle nigérienne. Est-ce que les scénarios – mauritanien et congolais – (des rapports très tendus entre l’ancien et actuel Président de la République dans ces deux pays) sont envisageables au Niger ?

Selon la Commission électorale Mohamed Bazoum a gagné avec plus de 55%. Ce qui fait de lui, le nouveau Président de la République du Niger. Ce résultat est le fruit de son travail et de son engagement. Je pense que le Niger est différent du Congo (République Démocratique) et de la Mauritanie. Au Congo, Félix Tshisekedi et Kabila étaient tous dans la cours. C’est une alliance de circonstance et tout le monde savait qu’elle ne fera pas long feu. C’est le cas aujourd’hui. En Mauritanie, la situation est autre. Dans ce pays le Président Aziz est mis à l’écart par son successeur et ex-dauphin Ghazouani pour éviter un éventuel « retour ». C’était le cas pour l’ancien Président du Cameroun Mohamed Ahidjo et son Paul Biya. Ahidjo s’est finalement exilé au Sénégal où il repose désormais au cimetière musulman de Dakar. Pourtant c’est suite à la démission de Ahidjo un 06 novembre 1982 que Paul Biya est devenu Président du Cameroun. Espérons que le Président sortant Issoufou comprendra bien que c’est son ami et vice-président Bazoum qui est élu aujourd’hui Président du Niger. Bazoum Président a besoin de s’émanciper de son ancien mentor et prédécesseur Mahamadou Issoufou. Au cas contraire, on risque de vivre les scénarii de la Mauritanie ou du Cameroun. Je pense sur cette question le Président Mahamadou Issoufou doit comprendre que le pouvoir ne se partage pas.

Mes félicitations à Bazoum que j’ai eu à rencontrer en juillet 2009 dans les locaux du Parti nigérien pour la démocratie et le socialisme (Pnds). A l’époque, il était Vice-président du Pnds et luttait contre le projet de référendum du Président Tandja.

Rédaction de Farafinainfo.com