Transition en Guinée : «L’interdiction des manifestations par le CNRD est illégale et inopportune» dixit I. Diallo du FNDC

Actu Sociopolitique de Farafinainfo.com – Ibrahima Diallo, Chargé des Opérations du Front National pour la Défense de la Constitution (FNDC), était, ce lundi 6 juin 2022, l’invité de l’émission «On refait le monde» de nos confrères de Djoma TV pour parler de la dernière sociopolitoco-judiciaire de la République de Guinée particulièrement l’organisation de la marche funèbre pour accompagner le corps de Thierno Mamoudou Diallo, qui a été tué à Hamdallaye en marge de la manifestation spontanée protestant la hausse du prix du carburant en Guinée.

«Charles Wright doit se rendre compte finalement qu’il a manqué de sérénité, c’est pourquoi nous lui avons rappelé de circonscrire ses communications dans le strict respect de ses prérogatives de Procureur Général, il est le représentant de la société, je suis entièrement d’accord  avec en même temps le représentant de l’Etat, nous comprenons pourquoi il était sous la pression depuis ce week-end. Parce que je vous apprends quelque chose, on parle aujourd’hui du FNDC, récupération de ceci et de cela, quand le jeune Thierno Mamoudou Diallo a été tué, le FNDC a été la première organisation a publié un communiqué condamnant (son assassinat). Nous le faisons, parce que nous sommes cette voix, qui peut incarner les valeurs républicaines et les principes de droit, c’est pourquoi nous l’avons fait. Et par ailleurs, il a fallu que nous annoncions que nous allons accompagner la famille dans l’organisation de la cérémonie funèbre que le Procureur (Charles Wright) subisse une pression au plus haut niveau. Et lui s’active le dimanche (5 juin). Son objectif était clair, c’était de venir entretenir la famille, mettre la pression sur la famille, inviter la famille à délocaliser l’inhumation du jeune, qui a été tué. Nous avons envoyé une délégation pour aller présenter nos condoléances à la famille. Et en bon citoyen, nous avons indiqué que le jeune a été tué à l’occasion d’une manifestation spontanée, une manifestation à laquelle d’ailleurs qu’il n’a pas participé, selon les témoignages. Le jeune tué est la toute première victime sous l’ère CNRD (Comité National du Rassemblement pour le Développement, ndr). Cette façon de faire contraste avec le premier discours de prise du pouvoir  du Colonel Mamadi Doumbouya qu’il s’est engagé devant les Guinéens qu’il n’y aura plus de morts lors des manifestations en Guinée, maintenant que la manifestation soit spontanée ou non ! Il a clairement dit qu’il n’y aura plus de morts. Nous avons dit à la famille que nous les accompagner pour organiser une cérémonie funèbre ce qui a été naturellement acceptée. Voyez le FNDC sortir de nulle part et faire un communiqué sans avoir reçu l’accord de la famille !», martèle Ibrahima Diallo, Chef des Opérations du FNDC répondant une question sur les menaces du Procureur Charles Alphonse Wright sur l’éventuel débordement de la marche funèbre. Et de rappeler à qui veut l’entendre : «L’interdiction des manifestations par le CNRD est illégale et inopportune. Nous avons dit haut et fort que nous n’allons pas nous plier ou nous soumettre à cette interdiction des manifestations. C’est illégal, parce que le droit des manifestations est sacré ! (…). Pour nous,  ce n’est pas la manifestation qu’il faut criminaliser, c’est l’interdiction de la manifestation qu’il faut criminaliser en Guinée. C’est pourquoi, nous avons réaffirmé votre volonté ne pas se plier à cette décision illégale et inopportune du CNRD». 

«Le souhait du FNDC que la Guinée ne soit pas sanctionnée»

Se prononçant sur le report de la décision des Chefs d’Etat et Gouvernements de la CEDEAO (Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest) pour Sommet prévu le 3 juillet prochain, Ibrahima Diallo a dit sans ambages : «Le souhait du FNDC que la Guinée ne soit pas sanctionnée. Que le CNRD prenne la mesure des choses en apaisant le climat tendu à l’intérieur du pays, en acceptant le dialogue avec les acteurs sociopolitiques essayant de s’accorder sur une durée raisonnable de la transition et aller vers des élections pour sortir de cette transition … »

Hadja Saran Camara