POLITIQUE. En Guinée, le 29 janvier 2025 marque l’échéance fixée par le gouvernement de transition pour que les formations politiques se conforment aux nouvelles exigences légales, sous peine de dissolution. Cette mesure, initiée en octobre 2024, vise à assainir le paysage politique national.
Par Moussa Diop, Journaliste Farafinainfo.com
En octobre 2024, le ministère de l’Administration du territoire et de la Décentralisation a publié un rapport accablant sur l’état des partis politiques en Guinée. Sur les 211 formations évaluées, 53 ont été dissoutes pour non-conformité aux exigences légales, notamment en ce qui concerne la transparence financière et l’organisation interne. De plus, 54 partis ont été suspendus, tandis que 67 autres, dont le RPG et l’UFDG, ont été placés sous observation pour une période de trois mois, avec une échéance fixée au 29 janvier 2025 .
Réactions au sein de la classe politique
Mohamed Cissé, porte-parole du Parti de l’Espoir pour le Développement National (PEDN), a exprimé son soutien à cette initiative, affirmant : « C’est normal, on ne peut pas se permettre de fonctionner en dehors de la loi. » Le PEDN, placé sous observation, a déjà soumis ses finances à un audit indépendant et a organisé un congrès pour se conformer aux nouvelles directives.
Cependant, d’autres formations politiques, notamment l’Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG) de Cellou Dalein Diallo et l’Union des Forces Républicaines (UFR) de Sidya Touré, dont les leaders sont actuellement en exil, n’ont pas encore tenu leurs congrès respectifs. Ces partis expriment des réserves quant aux motivations du gouvernement, suspectant une tentative d’éliminer des opposants politiques sous couvert de légalité.
Contexte historique et régional
La Guinée a connu plusieurs transitions politiques depuis son indépendance en 1958. Le Général Mamadi Doumbouya, actuel président de la transition, a pris le pouvoir en septembre 2021, renversant le président Alpha Condé. Depuis lors, le pays est engagé dans un processus de refonte de ses institutions politiques.
Cette situation n’est pas unique en Afrique de l’Ouest. Des pays comme le Mali et le Burkina Faso ont également traversé des périodes de transition militaire récemment, avec des efforts similaires pour restructurer le paysage politique et renforcer la gouvernance.
Perspectives et enjeux futurs
À l’approche de la date butoir du 29 janvier 2025, les partis politiques guinéens sont confrontés à un choix crucial : se conformer aux nouvelles exigences ou risquer la dissolution. Cette initiative du gouvernement de transition vise à instaurer une culture politique plus transparente et responsable en Guinée. Toutefois, elle suscite des débats sur l’équilibre entre la nécessaire régulation du système politique et le respect du pluralisme démocratique.
Les prochains jours seront déterminants pour l’avenir politique de la Guinée, alors que le pays s’efforce de concilier stabilité institutionnelle et inclusion démocratique.
M.D
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