Depuis notre indépendance, la République de Guinée a traversé des périodes complexes où les relations entre gouvernants et gouvernés ont souvent été marquées par une opposition frontale. De Sékou Touré à Mamadi Doumbouya, en passant par Lansana Conté, Moussa Dadis Camara, Sékouba Konaté et Alpha Condé, nous avons cultivé une posture binaire, où le rejet systématique du pouvoir en place a souvent primé sur une réflexion constructive pour le bien commun.
Aujourd’hui, il est temps de poser un regard lucide sur cette trajectoire. Il ne s’agit pas de nier les dérives des dirigeants passés ou actuels, mais d’interroger l’intelligence collective de notre peuple.
Pourquoi continuer à combattre sans jamais construire ensemble ? Pourquoi nous enfermer dans un cercle vicieux où chaque dirigeant devient la cible unique, tandis que notre responsabilité collective reste ignorée ?
Nous devons changer notre façon de concevoir de la gestion du pouvoir politique, de l’opposition. Diriger n’est pas synonyme de forceps à tous les coups, s’opposer non plus, ne doit pas signifier détruire, mais plutôt contribuer à orienter les gouvernants vers une gestion plus responsable et inclusive. C’est un appel à une opposition constructive, fondée sur le dialogue, la retenue et la recherche du consensus.
En cette période de transition sous la direction du Président Général Mamadi Doumbouya, nous avons une occasion historique de rectifier nos erreurs.
Cette transition doit être celle de la responsabilité partagée. Il ne s’agit pas seulement de demander des comptes à ceux qui dirigent, mais aussi de nous demander : Qu’apportons-nous, en tant que citoyens, à l’édification d’une Guinée unie, juste et prospère ?
Le Général Mamadi Doumbouya a hérité d’une Guinée fracturée, marquée par des décennies de méfiance et de division. Cette transition est une opportunité unique pour redéfinir les bases de notre vivre-ensemble. Mais pour qu’elle réussisse, nous devons adopter une posture responsable et républicaine.
Aucune ne NATION ne se construit dans le désordre et la défiance.
La trame sur laquelle, nous devrions tous nous référer pour sur les éléments suivants :
1- Encourager et soutenir le dialogue national :
Toutes les forces vives de la nation – partis politiques, société civile dont les ONGs, syndicats, leaders religieux et traditionnels – doivent participer à un débat inclusif et apaisé.
2- Promouvoir la responsabilité collective :
Il ne suffit pas de dénoncer les erreurs des dirigeants ; nous devons aussi contribuer à des solutions durables.
3- Éduquer nos citoyens au civisme et en l’ancrage démocratique :
La démocratie ne peut prospérer sans une population informée et engagée. Sensibiliser les citoyens à leurs droits et devoirs est essentiel pour un changement durable.
4- Rejeter les extrêmes en tout genre :
Proscrire avec vigueur et détermination, l’extrémisme violent dans les discours et de haine incitant à la division ethnique ou politique afin qu’ils cessent d’être des outils de lutte.
Guinéennes et Guinéens, il est temps de sortir des schémas de confrontation stérile. Soutenir la réussite de cette transition n’est pas un acte de soumission, mais une preuve de maturité politique et citoyenne. La Guinée de demain ne se construira pas dans la méfiance et le rejet, mais dans la concorde et la co-construction.
Aidons le Président Général Doumbouya à poser les bases d’une Guinée où le dialogue remplace la division, où la responsabilité collective prime sur les intérêts individuels, et où le développement devient l’objectif commun.
Certes, il y a des dérapages qu’il faille dénoncer et indiquer la formule adéquate afin d’y remédier. Il faut l’avouer aussi que pour bâtir une République, les excès ne seront pas absents dans le dispositif de la gouvernance. Vu que ce sont les vielles et laides habitudes qu’on change à un rythme rapide.
Ensemble, réinventons notre façon de penser et d’agir. Réconcilions-nous avec notre histoire pour bâtir un avenir plus lumineux. Le défi est immense, mais notre potentiel l’est tout autant. Si nous savons unir nos forces, la Guinée pourra enfin devenir cette nation exemplaire, dont nous rêvons tous.
Que vive la Guinée dans la paix, l’unité et la responsabilité !
Soninké DIANÉ
Citoyen.
Cadre du Conseil National de la Transition/ Organe Législatif de la Transition.
Tel : 622 57 48 60
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