Tribune – Le commerce : un arsenal de guerre au service des politiques en Guinée?

Le médecin algérien Mazouz Hacène disait : « le silence est parfois plus sage que la parole.»

Depuis la prise du pouvoir par l’armée guinéenne, le 5 Septembre 2021, je m’étais inscrit à cette belle école de sagesse de Mazouz Hacène, car comme le disait l’autre, pour comprendre une situation, il faut prendre le temps de l’information.

Cependant, la dernière sortie de Chérif Abdallah m’astreint à briser le silence que je me suis imposé.

En effet, le Jeudi 16 Septembre 2021, Chérif Abdallah, Président du Groupement Organisé des Hommes d’Affaires (GOHA) a lancé un appel aux opérateurs économiques de Guinée afin de diminuer les prix des denrées alimentaires pour accompagner les nouvelles autorités.

Citation : « Je demande à tous les opérateurs économiques de Guinée de diminuer les prix des denrées alimentaires pour accompagner les militaires.»

Je salue la mesure, car elle va dans l’intérêt de toute la population.

Cependant, cette attitude nous permet de comprendre une fois de plus que le commerce en République de Guinée est à la solde d’un groupe d’individus qui roule pour des formations politiques.

Le temps ne cesse de donner raison au père de l’indépendance de notre pays, le camarade Ahmed Sékou Touré (paix à son âme).

Cette sortie controversée de Chérif Abdallah est l’une des preuves éloquentes et irréfutables que la hausse des prix sur le marché que notre pays a connue ces derniers temps n’est nullement conjoncturelle, mais plutôt une stratégie savamment orchestrée par des commerçants roulant pour des Leaders politiques dans l’intention de rendre la situation difficile au Professeur Alpha Condé.

Dans les années 2000, on a encore bonne souvenance, des commerçants ont eu recours aux mêmes méthodes pour rendre impopulaire le régime du Général Lansana Conté (paix à son âme). La suite, vous la connaissez. Donc, pas besoin de revenir sur ce pan de l’histoire de notre pays.

L’un dans l’autre, toujours est-il que le Colonel Doumbouya, Président du Comité National pour le Rassemblement et le Développement (CNRD), doit se méfier de certaines catégories d’individus, car elles sont au service des forces du mal.

Un adage Malinké nous enseigne : « la perdrix a pris ses distances vis-à-vis de l’homme le jour où elle l’a vu entrain déplumer un poulet ». À bon entendeur, salut !

Sayon Mara, Juriste