Conakry, le 1er mars 2022 – Ce lundi 28 février, les échauffourées ont opposé les forces de l’ordre aux jeunes gens de l’axe, qui ont exprimé violemment leurs mécontentements avant, pendant et après le déguerpissement des leaders politiques Mamadou Cellou Dalein Diallo et Sidya Touré.
«C’est une manifestation qui n’a pas lieu d’être. Pendant dix (10) ans, nous avons vécu des grèves, de villes mortes et des manifestations, qui n’ont abouti à rien. Ces différentes formes de protestation n’ont apporté que la désolation et du désenchantement (au sein de nombreuses familles) : nous avons enregistré de plusieurs morts, blessés et handicapés à vie ainsi que des destructions des biens publics et privés», rappelle Mamadou Barry cette douloureuse page vécue sous le magistère du Pr. Alpha Condé, le désormais ancien Président de la République de Guinée. Notre interlocuteur mototaxi de son état ne faisait pas partie des manifestants pour ces raisons. «J’aurais bien voulu travaille aujourd’hui comme tous les jours d’ailleurs, mais hélas ! C’est une journée perdue», regrette-t-il. Même tonalité de regret, et d’amertume chez l’étudiant Molou Koïvogui : «C’est vraiment déplorable que nos compatriotes continuent de manifester pour oui et pour non. S’ils veulent manifester ? Qu’ils manifestent sans empêcher nous autres de vaquer à nos occupations. Ce matin (lundi) sur la T7, une étudiante, qui se rendait à l’Université Général Lansana Conté de Sonfonia, a reçu un caillou en plein visage». Un autre son de cloche chez Ibrahima Diallo, vendeur de café à Lambanyi : «Les temps sont extrêmement durs. Les manifestations ne nous arrangent guère. Les clients se font rares pour cause de manifestation sur l’axe. Regarde la circulation est fluide par-là. A cette allure, ma journée sera perdue, car je ne pourrais pas gagner grand-chose». Selon certaines indiscrétions «Le gain journalier du vendeur de café est estimé à une somme comprise entre 50.000 Francs Guinéens à 80.000 Francs Guinéens».
Abdoulaye Baldé