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Reporter, témoin des faits

Dadis à propos du tir de Toumba : « Dès que j’ai constaté qu’il s’est arrêté, j’ai tourné la tête et j’ai vu un coup de feu».

Farafinainfo.com – Actualités Sociopolitiques Guinéennes – Le Capitaine Moussa Dadis Camara, ancien Chef de la junte militaire au pouvoir, Conseil Militaire pour la Démocratie et le Développement (CNDD), parle enfin comment son Aide de camp, Toumba a tiré sur lui au Camp Koundara, quitte à la barre après quinze jours d’intense interrogatoire et rejoint ses coaccusés dans le box des accusés.  

Répondant la question portant sur le dispositif sécuritaire «beaucoup de militaires et véhicules» qui l’a accompagné au Camp Koundara, Dadis Camara dit : «A l’époque, puisque les gardes commençaient mon programme, je travaillais la nuit. Dans la journée, les gens allaient vaquer à leurs affaires. Ceux qui m’ont accompagné, je ne peux pas retenir exactement le nombre, mais il y avait beaucoup d’absents» Et de poursuivre textuellement avec sa façon de parler: «Il (Toumba) était mon petit, c’était mon petit. Qu’on vienne vous dire que votre petit est en train de tirer à la gendarmerie, et que les gens, hésitant ou peut-être, ont peur de lui faire du mal, parce qu’en lui faisant du mal, on m’aurait fait du mal. C’est dans ce contexte, ils sont venus m’informer. Pour moi, c’est mon petit, je n’avais pas cherché à réfléchir, j’ai dit je vais partir, ce qu’il est en train de faire c’est bon. Je vais revenir avec lui au Camp (Alpha Yaya Diallo). C’est cette idée qui m’est venue. Quand, je suis entré, il était assis de l’autre côté, je suis allé vers lui et je le lui ai dit ce que vous êtes en train de faire n’est pas bon. C’est dans ce contexte, on est resté, le feu, Joseph Makambo, il n’était même dans le cortège, quand il a appris que je me dirigeais vers Koundara qu’il est venu, même quand j’étais avec Toumba en train de lui, en toute sincérité, je n’ai pas besoin de mentir sur cet homme. Puisque dans l’armée, le port du béret, c’est un règlement, c’est là, je lui ai dit comment vous portez le béret ? Pour tout ce qui m’est cher, je voulais arranger le béret. Le  béret était dans une telle position, il est tombé. Mais quand cela s’est passé. Il a repris son béret, je lui ai dit lève-toi ! On va aller au Camp Alpha Yaya Diallo, ce que vous êtes en train de faire, ce n’est pas bon. Au même moment, je vois une discussion, je regarde derrière moi, qui je vois le feu Joseph Makambo, Paix à son âme. Il avait pris la main de feu Beugré qui avait un pistolet comme les gens le dire couramment. J’ai dit qu’est-ce qui se passe : il m’a dit M. le Président, vous ne pouvez pas échanger avec Toumba, et que Begré sort le revolver. Alors quand j’ai compris j’ai eu le réflexe. C’est là où on parle de Dieu, j’ai non, laisse-le s’il veut faire quelque chose ! J’ai banalisé. Les gars étaient arrêtés, c’est vrai. Toumba s’est levé, il n’a pas réagi en toute sincérité. Je le dis devant Dieu. On a commencé à aller. La seule chose qu’il m’a dit : M. le Président, vous savez que je suis votre petit sûr. Je lui ai dit allons-y au camp. Quand on arrivait au bureau du feu Begré, il m’a dit : on va rentrer au bureau, je lui ai dit non, je ne peux pas entrer dans un tel bureau. Allons au camp. On marchait. Quand vous marchez avec quelqu’un dès que la personne s’arrête, vous vous rendez compte. Dès que j’ai constaté qu’il s’est arrêté, j’ai tourné la tête, j’ai vu un coup de feu. Pas plus de deux mètres. Et comme je le dis quand ça s’est passé. Quand feu Joseph Makambo a vu ça. C’est en ce moment qu’il est venu, parce qu’il a compris que j’étais à terre. Et que le tir a été effectué. Dans tout ça, je ne pouvais pas me retrouver. C’est juste le jeune Mansaré qui est venu, il m’a dit Monsieur le Président, j’ai répondu. Il me dit je vais te sauver. Je jure sur l’honneur, je ne sais même pas comment ce jeune m’a extirpé pour m’envoyer à quelques trente mètres de là où les événements se faisaient. Le feu Joseph Makambo était en train de lutter avec son équipe. Ceux qui sont venus m’accompagner, c’est vrai que j’ai compris, ils n’ont pas réagi. La seule chose que j’ai dite, c’est pourquoi je remercie Dieu, on me transporte pas plus de trente mètres. J’ai eu un réflexe, pour tout ce qui m’est cher, j’ai dit envoyez-moi au Camp Almamy Samory Touré. C’est le seul mot que j’ai dit, les Mansaré qui étaient à côté de moi. Sinon, un homme sur lequel on tire, le temps de te prendre pour t’envoyer quelque part, si ce n’est pas le fait de Dieu, je me suis dit, je reste ici et qu’ils viennent nous lancer des grenades, c’est ce qui fut fait. Je ne sais même pas comment le cheminement a été fait. Au Camp Samory, les soins, l’hélicoptère est venu pour me transporter à la base aérienne. De la base aérienne, je suis venu dans un véhicule. Et moi-même, je marchais pour rentrer dans mon bureau …»   

Hadja Saran Camara