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Reporter, témoin des faits

Distanciation sociale à l’heure de la fête!

Les préparatifs de la fête de Korité vont bon train. Les différents marchés de Nouakchott sont bondés de monde. Contrairement à certains ateliers de couture qui sont en train de faire les frais de la crise sanitaire pour cause de confinement, pour ainsi dire que les clients ne se bousculent pas devant leur porte. Dans ces lieux de regroupement, les gestes barrières et la distanciation sociale sont foulés aux pieds, c’est le moins qu’on puisse dire en ce temps de lutte contre le Covid-19. Notre reporter s’est rendue au Marché de la Capitale et dans un atelier de couture pour toucher du doigt la réalité du terrain. 

Le Marché de la Capitale de Nouakchott est bondé de monde. Evidemment, l’heure est à l’effervescence des préparatifs pour la fête du Ramadan communément appelée « fête de Korité. »  Un vendeur de voile rencontré tente tant bien que mal de décrire la situation d’hier et d’aujourd’hui. « Avant aujourd’hui (jeudi 21 mai 2020), il n’y avait pas beaucoup de monde au Marché, c’était plus facile de respecter les consignes sanitaires, surtout la distanciation sociale parce qu’il y a plein de gens, qui viennent faire des achats, parce que nous sommes à deux jours de la fête. Les commerçants portent leur masque y compris certains clients, mais d’autres non » a t-il souligné.

Et notre interlocuteur vendeur n’a pas du tout manqué de marteler que les commerçants respectent les consignes sanitaires à la lettre: le port du masque, le lavage régulier des mains avec du savon. Et comme pour dire que le problème, c’est certains clients, qui ne mettent pas le masque voire le turban ou le voile. Une cliente révèle que certains de nos compatriotes mauritaniens ne croient même pas à l’existence du virus. « D’autres, oui mais ces derniers laissent entendre qu’ils ne vont jamais être contaminés », a-t-elle avant de prodiguer des conseils: « Je conseille aux uns et aux autres de respecter les gestes barrières et la distanciation sociale pour qu’on puisse définitivement en finir avec la situation pandémique, qui ne fait que durer pour pouvoir reprendre nos occupations quotidiennes. »

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Rencontré dans son atelier de coudre, assis derrière sa machine, un maître tailleur s’indigne de la rareté de la clientèle à l’approche de l’aid el fitr. « Concrètement avec le Covid-19, c’est difficile pour nous les tailleurs pour cause de confinement, car les gens ne sortent pas comme avant mais nous asseyons de faire avec. Dieu est Grand. Nous respectons scrupuleusement les gestes barrières sans aucun problème. En ce qui concerne la distanciation sociale, je veux bien la respecter, mais c’est difficile voire impossible pour nous les tailleurs, parce que nous devons prendre les mesures de nos clients (es) pour coudre. Et on ne peut pas prendre la mesure de quelqu’un en étant à un mètre de lui »,  explique t-il.

À entendre parler les usagers du marché et autre détenteurs des ateliers de couture, il est difficile de respecter la distanciation sociale dans les lieux publics mais les autorités publiques devraient être regardant sur ces lieux pour pouvoir stopper la propagation du virus dans notre pays.

Reportage de Maimouna Lo