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Dossier [Quel bélier pour la Tabaski ?] : Imam, vétérinaire, vendeur en parlent & un père de famille révèle ses astuces

Farafinainfo.com – Dossier [Quel bélier pour la Tabaski ?] Les mères, pères et autres membres des familles préparent activement la fête de Tabaski ou l’Aïd El Kebir. Cette grande fête des musulmans ne saurait être vraiment belle, si elle n’est pas célébrée par tous les membres d’une famille réunis autour d’un bon mouton en bonne santé. Qu’est-ce qu’un bon mouton de Tabaski ou plutôt quel mouton pour Tabaski ? Notre reporter est allé à la rencontre des personnes, un imam et un médecin vétérinaire, prodiguent de très bons conseils. Il a aussi recueilli les avis d’un vendeur et d’un acheteur. Le dernier, qui est père de famille, révèle ses astuces pour se procurer d’un bon bélier.  

Recommandations de la Sunna  

«Durant cette fête de Tabaski, la Sunna recommande un bélier pour le sacrifice, et ce bélier ne doit pas avoir une corne, un pied ou un œil cassé. Il ne doit pas avoir les oreilles percées. Il doit être graisseux pour ceux, qui n’ont pas les moyens d’acheter un bélier, peuvent se trouver une chèvre», conseille Abdourahme Diallo, Imam à Kobaya, un quartier de la Commune de Ratoma. Mieux, il poursuit les recommandations de la Sunna: «Ceux et celles, qui n’ont pas les moyens d’acheter un bélier, peuvent s’associer pour trouver une vache afin de faire ce sacrifice considéré comme la Sunna du Prophète Mohammed (PSL). Cependant, ce sacrifice est destiné aux pauvres, pas ceux qui ont les moyens».  

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Diagnostics & Conseils du vétérinaire

Pour répondre à cette question, notre reporter est allé recueillir l’avis de Bandjou Doumbouya, médecin-vétérinaire de son état. «Un animal (mouton, chèvre, …), bien portant et prêt à être à consommer, ne doit pas présenter ces différents symptômes : l’écoulement du mucus au niveau des narines, l’écoulement de la cavité buccale, c’est-à-dire de la salive qui sort de sa bouche, un animal couché dans/et auprès de l’herbe, la présence des plaies sur les pattes, un postérieur sailli par la bouse sont les caractères qui démontrent que tel ou tel animal n’est pas saint et ces caractères doivent mettre le vendeur de bétails en alerte et se rendre au centre de soins le plus proche. Aujourd’hui, la peste des petits ruminants sévit chez nous parce que les animaux viennent de tout horizon», diagnostique Dr. Doumbouya. Un diagnostic qui peut aider les vendeurs et acheteurs de moutons pour la fête de Tabaski. Cependant, il déplore que sa corporation médicale soit le dernier recours des vendeurs : «Pire, les vétérinaires n’est consulté que seulement si l’animal est malade», mais il n’en veut surtout pas aux vendeurs et trouve le coupable idéal : «Personnellement, je n’en veux pas aux vendeurs, c’est le ministère de la Santé de mettre un plan de contrôle des bétails avant qu’ils ne soient destinés à la consommation afin d’obtenir une alimentation saine». 

Réalités du terrain & Astuce d’un père de famille.

Rencontré, Saïkhou Amadou Barry, qui est en train de vendre ses béliers, a bien voulu répondre à nos questions et ne passe pas du tout par quatre chemins pour laisser entendre ce que tout le  monde sait depuis belles lurettes. «Nous envoyons parfois nos animaux chez les vétérinaires, si les symptômes persistent», se confie ce vendeur professionnel des moutons avant de faire cette révélation : «Sincèrement, nous consultons le médecin-vétérinaire seulement si l’animal est malade. Cependant le traitement qui dure souvent trois (3) jours, est trop cher. Une seule piqure c’est 150.000 Francs Guinéens, et plus souvent l’animal meurt avant la fin du traitement». «Une telle perte est déplorable, parce que nous, les vendeurs, qui voulons obtenir un bénéfice, perdons même le prix d’achat de l’animal décédé. Néanmoins, avec un traitement abordable, les cas de décès pourraient diminuer». Tout comme notre vendeur professionnel des bétails de nombreuses années, Mamadou Alimou Barry, qui est venu se trouver un bélier pour la fête de Tabaski n’a jamais consulté un médecin-vétérinaire pour acheter un mouton et autres animaux et dit ouvertement : «Je n’ai jamais consulté avant d’acheter un mouton, une chère voire autres types de bétails». Cependant cet acheteur, qui a ses propres astuces pour savoir si l’animal est malade ou pas, nous révèle son petit secret : «Une fois que le mouton est choisi, je commence par l’attraper brusquement au niveau des reins, s’il est malade, il ne fera aucune réaction puis je regarde s’il n’est pas blessé quelque part». Comme pour ainsi dire que tout un chacun pourrait s’en remettre à son instinct au lieu de faire appel à un médecin-vétérinaire.

Farafinainfo.com – Dossier [Quel bélier pour la Tabaski ?] réalisé par Abdoulaye Baldé